(Rome, Paris, 02 mai 2025). Changement au sommet de l’administration Trump. Le président américain a annoncé la nomination de Mike Waltz, jusqu’à présent conseiller à la sécurité nationale, au poste de nouvel ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies. La nouvelle, rapportée par Axios, marque le départ de Waltz du Conseil de sécurité nationale (NSC), ainsi que de son collègue Alex Wong, principal conseiller-adjoint à la sécurité nationale. Le rôle de Waltz sera temporairement assuré par le secrétaire d’État Marco Rubio. Une nouvelle à ne pas négliger, car elle pourrait annoncer un réajustement de la politique étrangère américaine, avec des implications possibles sur des dossiers sensibles, (voire brûlants) comme l’Iran et la Chine. Waltz, fervent défenseur d’Israël, est un «faucon» de la politique étrangère américaine, proche des positions plus traditionnellement néoconservatrices de l’ère Bush/Cheney et partisan de la ligne dure contre l’Iran et la Chine, écrit Roberto Vivaldelli dans «Inside Over».
Le scandale du Signalgate et les tensions internes
Mike Waltz, ancien membre du Congrès, a été au centre de la controverse dès le début de son mandat de conseiller à la sécurité nationale. L’affaire la plus marquante concerne le «Signalgate», au cours duquel Waltz et d’autres hauts responsables ont discuté de plans de guerre au Yémen dans un groupe de discussion sur l’application de messagerie Signal, qui incluait par erreur le rédacteur en chef de The Atlantic, Jeffrey Goldberg. L’incident, causé par une erreur de manipulation de Waltz lui-même, a suscité critiques et mécontentement à son égard et à l’égard du chef du Pentagone, Pete Hegseth, une autre figure de proue, qui pourrait être prochainement écarté. Le départ de Waltz n’est pas une surprise : il y a seulement deux jours, Isaac Stanley-Becker de The Atlantic a déclaré à CNN que Waltz était «sur une pente glissante», annonçant sa probable éviction.
Une opportunité pour une politique étrangère plus modérée
Le limogeage de Waltz et Wong, considérés comme parmi les plus «bellicistes» de l’administration Trump, pourrait marquer un tournant. Tous deux se sont distingués par leurs positions dures, notamment contre l’Iran et la Chine, et par une approche moins favorable de la diplomatie. Jennifer Kavanagh, analyste chez Defense Priorities, citée par Responsible Statecraft, estime que les deux hommes étaient souvent en désaccord avec la vision de Trump, qui semble privilégier la diplomatie et le dialogue, notamment pour éviter un conflit avec l’Iran et réduire l’engagement militaire pour défendre Taiwan.
«Waltz et Wong figuraient parmi les conseillers les plus bellicistes de Trump, notamment sur l’Iran et la Chine», a déclaré Kavanagh. «Leur départ pourrait ouvrir la voie à des remplacements plus en phase avec la préférence de Trump pour la diplomatie et la retenue militaire». Annelle Sheline, chercheuse principale au Quincy Institute for Responsible Statecraft, souligne elle aussi le profil néoconservateur de Waltz, connu pour sa position anti-chinoise et pour son soutien à des interventions militaires controversées. «Son départ pourrait favoriser une approche plus pragmatique et moins belliqueuse», observe Sheline.
Steve Witkoff et l’avenir de la sécurité nationale
Selon des sources fiables, Steve Witkoff, l’actuel envoyé de la Maison Blanche et proche fidèle de Trump, est le principal candidat pour succéder à Waltz. Tout comme Trump, Witkoff raisonne en homme d’affaires, obsédé par l’art de conclure des accords avantageux et convaincu qu’il n’existe pas d’ennemis jurés, seulement des concurrents. Pour lui, la guerre est une option rarement pratique. Au cours des 100 derniers jours, Witkoff s’est distingué comme un négociateur infatigable, rencontrant plusieurs chefs d’Etat, du président russe Vladimir Poutine (à trois reprises) au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu en passant par le président français Emmanuel Macron. Il a également dialogué avec de hauts responsables diplomatiques, occupant des rôles clés comme envoyé pour le Moyen-Orient et négociateur sur des questions complexes telles que la guerre en Ukraine.
Si la nomination de Witkoff était confirmée, l’aile la plus belliciste du Parti républicain perdrait une position importante, au profit d’un homme résolument aligné avec les idées du président américain et des républicains du MAGA (Make America Great Again).