(Rome, Paris, 13 avril 2025). Le soutien du Royaume-Uni à l’Ukraine contre la Russie a été, dès le début, bien plus important et profond que ce qu’ont jusqu’à présent admis la presse «mainstream» et les nations occidentales. Une enquête exclusive publiée par «The Times» révèle que, contrairement aux affirmations officielles des pays impliqués, le soutien britannique est allé bien au-delà de la fourniture d’armes, y compris des opérations secrètes, des renseignements de haut niveau et une diplomatie militaire qui ont permis de maintenir la cohésion de la coalition anti-russe lors de moments de tension extrême, nous explique Roberto Vivaldelli dans «Inside Over».
Des troupes dépêchées en secret
Selon «The Times», en 2023, lors de la tant attendue «offensive de printemps» ukrainienne, une opération clé fut baptisée «Wallace», en hommage au secrétaire britannique à la Défense de l’époque, Ben Wallace. Surnommé «l’homme qui a sauvé Kiev» par des sources militaires ukrainiennes, Wallace a joué un rôle déterminant dans la fourniture d’armes telles que les missiles antichars NLAW et les missiles de croisière Storm Shadow. Le Royaume-Uni ne s’est pas limité à cela : des troupes britanniques ont été secrètement envoyées pour former des soldats ukrainiens et adapter les avions de combat aux nouvelles armes.
L’enquête révèle que, dans les coulisses, les dirigeants militaires britanniques (menés par l’amiral Sir Tony Radakin, le général Sir Roly Walker et le général Sir Charlie Stickland) étaient perçus par les Ukrainiens comme les «cerveaux» de la coalition. En particulier, dans le cadre de l’opération secrète Scorpius, le Royaume-Uni a servi de médiateur entre Washington et Kiev lorsque les relations américano-ukrainiennes ont failli s’effondrer, notamment lors de l’offensive de 2023, qui n’a pas produit les résultats escomptés.
Comment les Britanniques ont arbitré entre Ukrainiens et Américains ?
En décembre 2022, le général américain Mark Milley a contacté Radakin pour confirmer le soutien total des États-Unis à l’offensive ukrainienne. Cependant, à mesure que l’opération commençait à rencontrer des difficultés, entre retards d’approvisionnement en armes et divergences stratégiques, les tensions sont montées. Les États-Unis prônaient une approche plus agressive, tandis que l’Ukraine, aux prises avec des champs de mines et des drones russes, avançait avec prudence. C’est dans ce contexte que Radakin, interrompant ses vacances, s’est rendu à Kiev en train depuis la Pologne pour rencontrer personnellement le commandant ukrainien Valery Zaluzhny, parvenant ainsi à réunifier la coalition.
L’enquête met également en lumière le rôle du général Sir Jim Hockenhull en matière de renseignement : il a fourni des données cruciales sur les mouvements russes, offrant à l’Ukraine un avantage tactique face à un ennemi numériquement supérieur. Néanmoins, «The Times» souligne aussi de nombreuses difficultés : l’offensive ukrainienne, entravée par les retards dans les livraisons d’armes et la stratégie de Zelensky qui a divisé les forces, n’a pas atteint ses objectifs, laissant le conflit dans l’impasse.
Un rôle dissimulé dans une guerre par procuration
À l’instar de ce qu’a révélé le «New York Times» aux États-Unis, «The Times» dévoile ainsi le véritable rôle du Royaume-Uni dans cette guerre par procuration contre la Russie. En effet, selon l’enquête du journal américain, une opération secrète sans précédent, menée par la CIA, la NSA, la DIA (Defense Intelligence Agency) et la «National Geospatial-Intelligence Agency», en collaboration avec des officiers militaires, a transformé l’Ukraine en proxy stratégique des États-Unis, avec un soutien qui va bien au-delà du simple envoi d’aide militaire. Depuis la transmission des coordonnées pour les frappes jusqu’aux décisions tactiques sur le terrain, en passant par le contrôle direct des systèmes HIMARS, les États-Unis auraient piloté de nombreuses opérations ukrainiennes contre la Russie. Mais ce n’est pas tout : l’enquête du NYT révèle également les frictions entre les généraux ukrainiens et l’armée américaine ainsi que les fortes divisions dans la hiérarchie militaire ukrainienne, exacerbées après l’échec de la contre-offensive de 2023.
Dans ce jeu d’ombres et de secrets, le Royaume-Uni se révèle ainsi être l’architecte «caché» de la guerre en Ukraine, orchestrant un soutien bien plus profond qu’il n’est officiellement admis. Et maintenant ? Le Royaume-Uni semble vouloir intensifier son engagement en Ukraine, avec des plans plus ou moins flous de «force de sécurisation» en cas d’accord de paix.