(Rome, 11 avril 2025). Lors de son intervention depuis son quartier général sur la chaine libanaise MTV, le chef des souverainistes libanais a fixé un ultimatum pour le désarmement du Hezbollah. Ce dernier «devrait remettre son arsenal à l’État dans un délai de six mois»
Lors d’une interview accordée à la célèbre chaine locale «MTV», le Président du parti des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a abordé plusieurs sujets cruciaux concernant l’avenir du Liban.
A lire :
- Samir Geagea : «le Hezbollah peut rester un parti politique, mais il doit démanteler sa milice»
- Liban : pour Samir Geagea, la trilogie «armée, peuple, résistance» ne tient plus
Pour lui, «le délai pour la remise des armes du parti de Dieu est de six mois, pas davantage. Même le transfert de l’arsenal du Hezbollah vers l’Iran ne nécessiterait pas plus de temps». «C’est à l’armée libanaise qu’incombe la responsabilité d’établir la stratégie de défense nationale», a martelé Samir Geagea.
Cette stratégie devrait, selon lui, «être élaborée par l’institution militaire, soumise ensuite au Conseil des ministres pour y être débattue et adoptée, et non discutée autour d’une table de dialogue».
A lire : Liban : Samir Geagea, ou la lueur d’espoir dans la nuit sombre du Liban
Le leader des «FL» a, encore une fois, insisté sur la mise en œuvre de l’ensemble des résolutions internationales des Nations unies, notamment les résolutions 1559 et 1701, dans un contexte où les pressions se multiplient tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Liban visant à les appliquer.
Lire aussi : Liban : en participant au gouvernement de Nawaf Salam, le parti des Forces Libanaises veut sauver le Liban et le Sud
À ce propos, Samir Geagea a estimé qu’il ne doit pas y avoir de différence de traitement entre les zones au nord et au sud du fleuve Litani, celui qui délimite la zone frontalière, qui doit être, selon l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, évacuée par le Hezbollah. «Il n’y a pas de nord et de sud du Litani, cette hérésie a pris fin», a-t-il déclaré.
Pas de menace de guerre civile
Monsieur Geagea a écarté le risque d’une guerre civile en raison des pressions exercées sur le Hezbollah, affirmant n’avoir jamais entendu de responsables du parti (mandataire de Téhéran) proférer de telles menaces. Selon lui, le Hezbollah «cherche avant tout à conserver son arsenal». Et leader des «FL» d’ajouter : «personne au Liban ne veut d’une guerre civile, ni n’en a la capacité, et je ne vois aucun acteur libanais capable d’en déclencher une».
Lire aussi : Qui négocie la paix au nom du Liban ?
Le retrait d’Israël du sud du Liban
Quant au retrait de Tsahal du pays, Samir Geagea estime que «Beyrouth doit informer les États-Unis du délai fixé pour clore le dossier des armes. En contrepartie, Washington doit réagir favorablement aux demandes des autorités libanaises et obtenir un retrait israélien du Sud du pays et, en conséquent, un arrêt des frappes israéliennes», a-t-il poursuivi. Le numéro un des souverainistes libanais a par ailleurs rejeté de manière catégorique l’idée d’une intégration de cadres (de la «milice de Dieu» complètement décapitée, Ndlr) dans l’armée libanaise.