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Trump en colère contre Poutine, «des droits de douane seront appliqués». «Prêt à bombarder l’Iran»

(Rome, 30 mars 2025). Le président américain s’en prend à son homologue russe, qui a mis en doute la crédibilité de Zelensky en évoquant un gouvernement de transition pour l’Ukraine

Dans une longue interview accordée à NBC News, Donald Trump a abordé plusieurs sujets brûlants : le Groenland, les relations avec Poutine et Zelensky, les négociations sur l’Ukraine et les droits de douane ainsi que sur l’Iran.

Trump, comme le rapporte le quotidien «Il Giornale», a déclaré qu’il était «très en colère» et «furieux» contre le président russe Vladimir Poutine lorsqu’il ce dernier a critiqué la crédibilité de Volodymyr Zelensky et envisagé la mise en place d’un gouvernement de transition pour l’Ukraine. «Si la Russie et moi ne parvenons pas à un accord pour arrêter l’effusion de sang en Ukraine et que la faute revient à la Russie, alors j’appliquerai des tarifs de douane supplémentaires sur leur pétrole», a-t-il expliqué lors de l’interview. Trump a déclaré que Poutine était conscient de sa colère, mais a noté que cette colère pourrait «se dissiper rapidement» si Poutine «faisait ce qu’il fallait».

Tensions avec l’Iran : «S’ils ne signent pas d’accord, ils seront bombardés»

Le dossier du nucléaire iranien est également sur la table. Sans accord entre les États-Unis et l’Iran sur ce dossier, «l’Iran risque d’être bombardé et de subir de nouvelles sanctions», a averti Trump. «S’ils ne parviennent pas à un accord, il y aura des bombardements», a-t-il insisté, faisant référence au fait que les responsables américains et iraniens négocient.

«Mais il est possible que, s’ils ne signent pas à un accord, j’applique des droits de douane secondaires, comme je l’ai fait il y a quatre ans», a-t-il ajouté.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a pour sa part réagi aujourd’hui en rejetant à nouveau toute discussion directe avec le gouvernement américain. «Nous avons répondu à la lettre du président américain par l’intermédiaire d’Oman et avons refusé l’option de négociations directes, mais nous sommes ouverts à des négociations indirectes», a déclaré Pezeshkian lors d’une réunion du cabinet à Téhéran. L’Iran n’est pas opposé aux négociations, a déclaré Pezeshkian, mais les États-Unis doivent d’abord corriger leur «comportement inapproprié» du passé et établir une nouvelle base de confiance, a souligné le président iranien.

L’obsession Groenland : Trump veut toujours l’annexer

Le dossier du Groenland reste une priorité pour l’administration Trump. Le président américain ne laisse planer aucun doute : l’annexion du territoire est et reste un objectif concret. Le président américain a confirmé sans hésitation avoir sérieusement envisagé l’acquisition de ce territoire semi-autonome du Danemark. «Nous allons le prendre, oui, à 100%», a-t-il déclaré avec fermeté, soulignant que cette opération pourrait avoir lieu même sans intervention militaire. Il a toutefois précisé : «Je n’exclus rien», contredisant en partie son adjoint JD Vance qui, il y a quelques jours, lors de sa visite à la base américaine de Pituffik, avait écarté l’option de l’invasion, certain que les Groenlandais choisiraient de manière autonome de se rapprocher de Washington.

Interrogé sur le message que cette acquisition enverrait à la Russie et au reste du monde, Trump a rejeté la question avec indifférence : «Je n’y pense pas vraiment. Cela m’intéresse pas». Pour lui, le Groenland n’est pas un enjeu géopolitique, mais une question de «paix internationale, de sécurité et de puissance mondiale». Il a ensuite pointé du doigt les navires étrangers croisant au large des côtes du Groenland. «La Russie, la Chine et d’autres pays sont présents. Nous ne permettrons rien qui puisse nuire au monde ou aux États-Unis», a-t-il averti, laissant entendre que Washington est prêt à jouer ses cartes pour contrôler la zone stratégique de l’Arctique.

Après l’interview, le site de NBC a ensuite inséré une précision : «Cet article a été mis à jour pour refléter le fait qu’après l’interview, un assistant de Trump a contacté NBC News en affirmant que Trump faisait référence aux prix des voitures étrangères», peut-on lire en bas de l’interview.

Vers un troisième mandat ? Trump entretient le flou

L’entretien a aussi été l’occasion de revenir sur un refrain qu’il évoque de plus en plus souvent : briser le tabou du Troisième Mandat.

Bien que la Constitution américaine, via le 22e amendement, interdise à un président d’effectuer plus de deux mandats, Trump n’exclut pas la possibilité de chercher un moyen de contourner cette restriction.

Et Donald Trump de préciser : «beaucoup de gens souhaitent que je le fasse. Mais je leur ai dit que le chemin était encore long et qu’il était encore très tôt». «Je me concentre sur le mandat actuel», a-t-il conclu.

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