(Rome, Paris, 22 mars 2025). Sergueï Choïgou a rencontré Kim Jong-Un à Pyongyang pour renforcer les relations entre la Russie et la Corée du Nord
Il a volé de Moscou à Pyongyang au nom de Vladimir Poutine. Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, s’est rendu en Corée du Nord pour rencontrer directement Kim Jong-Un et lui transmettre plusieurs messages. Le premier, la Russie entend respecter les dispositions du partenariat stratégique que les deux pays ont signé en juin dernier, y compris celle de «défense réciproque». Le second, Choïgou a exprimé la gratitude de Poutine au président nord-coréen pour avoir soutenu la position russe sur la question ukrainienne. Choïgou et Kim ont ensuite discuté, pendant plus de deux heures, de «questions de sécurité» non précisées, du conflit russo-ukrainien et du début du dialogue entre Moscou et Washington. Sur la table, en effet, il y avait aussi la question du nouveau système de missiles antiaériens tout juste testé par la Corée du Nord que Kim pourrait céder à Moscou, écrit Federico Giuliani dans «Il Giornale».
La rencontre entre Choïgou et Kim
«Je tiens à vous transmettre les salutations et les vœux les plus chaleureux du président russe Vladimir Poutine. Il accorde la plus grande attention à la mise en œuvre des accords conclus avec vous», a déclaré d’emblée Sergueï Choïgou en rencontrant Kim. De son côté, le dirigeant nord-coréen a promis un «soutien indéfectible à la Russie» dans la guerre en Ukraine.
Rappelons que la Corée du Nord est accusée par Kiev, Séoul et Washington d’avoir envoyé des milliers de soldats combattre contre les forces ukrainiennes dans la région russe de Koursk.
Le voyage de Choïgou à Pyongyang pourrait être lié aux préparatifs de la visite de Kim en Russie. Quoi qu’il en soit, la Corée du Nord a fourni une grande quantité d’armes conventionnelles à Moscou et a également envoyé l’automne dernier quelque 10.000 à 12.000 soldats au front, selon des responsables des services de renseignement américains, sud-coréens et ukrainiens. La Corée du Sud, les États-Unis ainsi que d’autres pays soupçonnent Kim de recevoir une aide économique et militaire du Kremlin en échange de ces livraisons d’armes et de troupes. Et il n’est pas exclu que la Corée du Nord augmente son soutien à la Russie pour obtenir un maximum d’avantages de Poutine avant la fin de la guerre.
Les armes de Pyongyang
Coïncidant avec l’arrivée de Choïgou à Pyongyang, la Corée du Nord a annoncé avoir testé de nouveaux missiles antiaériens et a menacé de prendre des mesures drastiques contre les États-Unis et la Corée du Sud en réponse aux exercices militaires annuels conjoints «Freedom Shield». L’agence de presse officielle nord-coréenne (KCNA) a rapporté que Kim avait personnellement supervisé les tests des nouveaux missiles, les qualifiant de «nouveau système d’armement important pour la défense». Ahn Chan Il, un transfuge nord-coréen devenu chercheur et dirigeant du «World Institute for North Korea Studies», a déclaré à l’AFP que le dernier tir de Pyongyang semblait être «un test d’armes destinées à être exportées vers la Russie et que Moscou utiliserait en Ukraine».
Dans ce contexte, la Corée du Nord a mis en garde le Japon contre le déploiement de missiles à longue portée sur Kyushu (la plus méridionale des quatre îles principales de l’archipel japonais) prévu par les plans de Tokyo pour mars 2026, affirmant qu’une telle capacité de frappe «conduirait à une nouvelle escalade des tensions» en Asie du Nord-Est.
Le gouvernement japonais envisage de déployer des missiles à longue portée à Kyushu dans le cadre de ses efforts visant à acquérir des «capacités de contre-attaque» afin de frapper des cibles ennemies en cas d’urgence. Une initiative qui déplaît fortement à Kim.