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Trump veut revenir aux accords d’Abraham

(Rome, 04 février 2025). Netanyahou s’est rendu aux USA pour la «seconde phase». Donald Trump envisage de relancer ses relations avec Riyad

Relancer le processus de normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite : c’est l’objectif prioritaire de Donald Trump et reste au cœur de son agenda Moyen-Oriental. Selon des informations du quotidien israélien «Haaretz», le Président américain pourrait, avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu, annoncer une avancée majeure pour la région, à savoir inclure Riyad dans les accords d’Abraham et en officialisant la reconnaissance de la souveraineté d’Israël. La rencontre tant attendue à Washington entre Trump et Netanyahu est prévue à 16 heures (22 heures, heure française), ce dernier étant le premier dirigeant étranger à être reçu à la Maison Blanche depuis la réélection du magnat, tandis qu’hier soir Netanyahu a rencontré Elon Musk, le bras droit du magnat, écrit Gaia Cesare dans le quotidien «Il Giornale».

S’agit-il d’un deal entre Israéliens et Saoudiens ? Voilà ce dont Donald Trump veut vraiment parler avec le premier ministre israélien à la Maison-Blanche. Le président des États-Unis s’apprêterait même à faire, dans la foulée, une déclaration sur le possible processus de normalisation entre l’État hébreu et la monarchie de Ben Salman. S’il voyait le jour, ce serait un accord historique qui remodèlerait le Moyen-Orient, nous confie un expert régional.

Avant de rencontrer Netanyahu, le président américain regardera un documentaire sur le massacre du 7 octobre 2023. Pendant ce temps, les négociations sur la seconde phase de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, prévue pour début mars, se poursuivent dans l’espoir que le conflit prenne fin définitivement. Le Premier ministre israélien, arrivé dimanche à Washington et dont le départ a été reporté à samedi en raison de nombreuses réunions prévues avec des responsables américains, a rencontré hier à Washington l’envoyé de l’administration américaine au Moyen-Orient, Steve Witkoff, après deux semaines de cessez-le-feu à Gaza et la libération de 13 otages sur les 33 attendus dans les six premières semaines.

Il convient de rappeler que Witkoff s’est rendu à Riyad la semaine dernière, avant de se rendre à Jérusalem, puis de s’entretenir avec un ministre palestinien. Histoire d’affiner les termes de la déclaration censée relancer les discussions.

L’accord de cessez-le-feu, négocié par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, a marqué, hier, le début des discussions sur la mise en place de la seconde phase. Netanyahu a choisi de ne pas envoyer David Barnea, chef du Mossad, aux négociations et envisage de remplacer Ronen Bar, chef du Shin Bet (service d’intelligence extérieur), par Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, un fidèle ayant grandi aux États-Unis.

Trump parle de «progrès» dans les pourparlers, le Hamas a informé les médiateurs qu’il était prêt à négocier, mais Israël tient à définir les grandes lignes des négociations avec les États-Unis. Netanyahu vise à «redessiner la région» et à obtenir la confirmation du soutien total de Washington dans la poursuite de «l’éradication» du Hamas, mais aussi dans la réponse aux pressions politiques internes. Le centriste Benny Gantz estime en effet que la bande de Gaza «ne devrait pas être reconstruite avant d’être démilitarisée». Le ministre des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich, qui n’a pas démissionné du gouvernement comme Ben Gvir mais menace sa survie, se dit favorable à la relance des accords d’Abraham avec l’Arabie saoudite, mais exige que l’accord ne soit pas basé «sur des mensonges» et ne soit pas «au détriment de la sécurité des habitants d’Israël» ni au mépris des objectifs de guerre visant à «détruire la puissance militaire et gouvernemental du Hamas, à éliminer la menace et libérer tous les otages». Ainsi, même si l’annonce de l’extension des accords abrahamiques a bien lieu, le mystère reste entier quant aux détails concrets qu’elle contiendra.

A lire : Israël : l’opération «mur de fer» est lancée en Cisjordanie. Démission du général Herzi Halevi

Pour l’heure, la trêve tient à Gaza, bien que Trump admette qu’il n’y a «aucune garantie qu’elle tienne». Pendant ce temps, la Cisjordanie, où se déroule l’opération militaire israélienne «Mur de fer», devient de plus en plus une poudrière.

Selon l’agence palestinienne Wafa, un groupe de colons a attaqué le siège de l’UNRWA (l’agence pour la protection des réfugiés palestiniens) à Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, quant à l’Autorité nationale palestinienne (ANP) accuse Israël de mener une politique de «nettoyage ethnique».

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