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«Le Groenland n’est pas à vendre», répond (encore) le Danemark aux menaces de Trump

(Rome, 03 février 2025). Pour la Première ministre Frederiksen, «la souveraineté de tous les États doit être respectée». L’UE promet son soutien : «C’est le premier test aussi sérieux de notre solidarité et de notre unité dans un contexte très étrange»

Le Groenland fait partie du Danemark et n’est «pas à vendre». La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a de nouveau répondu au président américain Donald Trump, qui continue d’insister sur le fait qu’il veut prendre le contrôle du pays, par la négociation ou la force, rapporte le quotidien «Europa Today».

«Nous avons été très clairs du côté du Royaume de Danemark, avec le grand soutien des partenaires et de l’Union européenne, que chacun doit respecter la souveraineté de tous les États-nations dans le monde. Le Groenland fait aujourd’hui partie du Royaume de Danemark, c’est une partie de notre territoire et il n’est pas à vendre», a déclaré Mette Frederiksen à Bruxelles, en marge du Conseil européen informel au Palais d’Egmont. «Nous avons combattu aux côtés des Américains pendant de très nombreuses décennies et c’est pourquoi je ne veux pas que le Danemark soit étiqueté comme un mauvais allié», a ajouté Mette Frederiksen. Dimanche, à propos du Groenland, le vice-président américain J.D. Vance a jugé que «le Danemark ne faisait pas le travail au Groenland et n’était pas un bon allié».

Une preuve d’unité pour l’UE

Le sujet était à l’ordre du jour des discussions des 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE, appelés à faire preuve d’unité face aux menaces en provenance de Washington. «Ce que j’ai promis à nos amis danois, c’est que nous serons certainement unis. C’est peut-être le premier test aussi sérieux de notre solidarité et de notre unité dans un contexte très étrange, car c’est la première fois que nous sommes confrontés à un problème entre alliés», a pour sa part déclaré Donald Tusk, le Premier ministre polonais, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

Faisant référence aux frictions entre l’Europe et les États-Unis, l’homme politique populaire a ensuite ajouté : «Parfois, je suis un peu surpris, mais vous savez, en politique, tout est possible».

Une médiation possible

Frederiksen a néanmoins tenté de se montrer prête à trouver une solution qui pourrait satisfaire Donald Trump. «Il est possible de garantir une présence des Etats-Unis plus forte au Groenland», a-t-elle dit, ajoutant américains «sont déjà là et peuvent avoir plus d’opportunités».

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a également été invité à la réunion des dirigeants européens. L’OTAN, dont les États-Unis et le Danemark sont membres, souhaite éviter toute escalade entre ces deux membres et s’efforcerait de trouver une solution de compromis.

Selon le quotidien allemand Handelsblatt, qui reprend des sources de l’Alliance citées par DPA, l’OTAN envisagerait d’accroître sa présence militaire en Arctique pour dissuader Trump de ne pas insister sur le Groenland. Une plus grande implication des Alliés pourrait répondre aux préoccupations sécuritaires des États-Unis dans la région sans modofier le statut de l’île, note le journal.

Cette stratégie, qui fait l’objet de discussions informelles, serait basée sur les nouveaux plans de défense de l’OTAN déjà adoptés en 2023 : des documents classifiés prévoient une augmentation des capacités de dissuasion et de défense dans l’Extrême-Nord.

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