(Rome, Paris, 25 décembre 2024). Un avion de ligne s’est écrasé près de l’aéroport de la ville kazakhe d’Aktau, sur les rives de la mer Caspienne. La boîte noire a été retrouvée. L’appareil aurait pu être confondu avec un drone ukrainien
Un avion de ligne de la compagnie Azerbaïdjan Airlines, un Embraer 190, en vol entre Bakou et Grozny, s’est écrasé à Aktau, au Kazakhstan, sur la rive orientale de la mer Caspienne. On dénombre 29 survivants parmi les passagers. Les causes de l’accident restent inconnues. Certaines réponses pourraient venir de l’analyse de la boîte noire contenant l’enregistrement des communications du cockpit : «Elle a été retrouvée», a annoncé le procureur général des transports kazakh, Timur Suleimenov, lors d’une conférence de presse. Les agences de presse russes affirment que l’avion aurait été dérouté en raison du brouillard, mais certains évoquent une collision avec un essaim d’oiseaux ou un problème technique. À bord de l’avion se trouvaient 67 personnes : 62 passagers et cinq membres d’équipage, selon le ministère des Transports du Kazakhstan. Parmi eux figuraient 42 citoyens azerbaïdjanais, 16 Russes, 6 Kazakhs et 3 Kirghizes, rapporte l’agence «AGI».
Concernant la dynamique du crash, selon les autorités, l’avion volait de Bakou à Grozny, mais après une collision présumée avec une volée d’oiseaux (encore à confirmer), le commandant aurait décidé de se dérouter vers un aéroport alternatif, choisissant Aktau, au Kazakhstan, comme site d’atterrissage. Toutefois, l’atterrissage a échoué et l’avion s’est écrasé au sol vers 9h30 heure de Moscou (7h30 heure à Paris). Après l’accident, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a décidé de rentrer à Bakou depuis le sommet informel de la CEI, qui se tient dans la région de Leningrad, en Russie. Sur le site du crash, 150 personnes et 45 véhicules sont mobilisés, rapporte l’agence Tass. La compagnie Azerbaïdjan Airlines a publié la liste des passagers qui se trouvaient à bord de l’appareil.
Ouverture d’une enquête par le parquet kazakh
La police kazakhe a ouvert une procédure pénale à la suite de l’accident de l’avion survenu dans la matinée près d’Aktau, selon le département de la police des transports kazakh. «Les autorités ont ouvert une enquête préliminaire sur des violations présumées des normes de sécurité des opérations de transport ayant entraîné la mort de deux personnes ou plus par négligence», a indiqué le département.
Selon le bureau du procureur général, un groupe inter-institutions a été formé pour enquêter sur l’accident d’Azerbaïdjan Airlines. Ce groupe, coordonné par des procureurs spécialisés, inclut des experts de la police des transports, du ministère de l’Intérieur et du ministère des Situations d’urgence. Une commission gouvernementale, comprenant le procureur général des transports, se dirige vers le site de l’accident. Le procureur général du Kazakhstan supervise l’enquête, a précisé le bureau du procureur.
Hypothèse : l’avion a été touché par un tir accidentel des défenses russes
Le vol d’Azerbaïdjan Airlines pourrait avoir été abattu par les défenses aériennes russes, qui l’auraient pris pour un drone ukrainien. Cette hypothèse est avancée par le quotidien britannique «The Guardian», citant des spéculations relayées par des médias russes. D’autres sources, comme «Times Now World» en Inde, évoquent également cette possibilité. Ces spéculations s’appuient sur plusieurs vidéos de l’avion partagées sur les réseaux sociaux, qui ont alimenté des théories du complot. Une vidéo, prétendument filmée après l’accident, montre des impacts sur le fuselage arrière. Une autre vidéo, apparemment tournée par des passagers avant le crash, montre une femme blessée à la jambe et des perforations visibles dans la cabine. Ces images suggèrent que l’avion pourrait avoir été touché par des projectiles.
Selon l’organisme russe de contrôle de l’aviation, les premières constatations indiquent qu’une collision avec un essaim d’oiseaux aurait contraint le pilote à tenter un atterrissage d’urgence à Aktau. «L’enquête sur l’accident sera menée par les autorités du Kazakhstan», a déclaré Kanat Bozumbayev, vice-premier ministre de la République et chef de la commission gouvernementale. «Dans le cadre de la procédure pénale, des analyses seront effectuées en coopération avec les services des pays voisins. Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Les spécialistes mèneront les travaux et les examens nécessaires», a ajouté Bozumbayev. Des experts en criminologie et en aviation civile se sont rendus sur les lieux de l’accident pour mener une enquête approfondie. Selon le vice-ministre de l’Intérieur, Sanzhar Adilov, des témoins sont interrogés sur place.