(Rome, 07 décembre 2024). Le Président du parti des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé vendredi que le Hezbollah militaire n’existe plus aujourd’hui, laissant place à un Hezbollah politique. «La trilogie ‘armée, peuple, résistance’ ne tient plus», a-t-il martelé
Lors d’une interview accordée à la chaîne locale MTV, le chef des souverainistes libanais, Samir Geagea, a abordé la situation actuelle en Syrie, indiquant que l’un des objectifs de cette opération pourrait être d’expulser l’Iran de la Syrie, un phénomène déjà perceptible avec le contrôle du passage frontalier entre la Syrie et l’Irak. «Le retrait rapide et incompréhensible de l’armée syrienne soulève de nombreuses interrogations. Il faudra attendre les prochaines heures pour savoir si cela signifie que l’Iran est écarté de la Syrie avec le président Bachar Al-Assad, ou si ce dernier est complice de ce qui se passe. Dans tous les cas, il est évident que les États-Unis jouent un rôle dans ces développements, et, bien sûr, Israël n’est pas étranger à cette situation», a-t-il ajouté.
Évoquant le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, le leader de l’opposition libanaise et bête noire du parti de Dieu, a souligné : «L’accord ne se limite pas au désarmement du Hezbollah au sud du fleuve Litani ; il concerne l’ensemble du territoire libanais. Cet accord est clair et explicite, et chacun doit s’y conformer pour garantir la souveraineté de l’État libanais sur tout le pays», a rappelé le leader Samir Geagea. «Nous refusons tout retour à la situation qui prévalait avant le 8 octobre 2023. La non-application des résolutions 1680 et 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ferait basculer le Liban ‘dans l’inconnu’. Ces résolutions ont été adoptées en 2006. La première porte sur la délimitation de la frontière avec la Syrie, tandis que l’un des principaux points de la seconde exige le retrait du Hezbollah du sud du fleuve Litani. Tandis que la résolution 1559, de 2004, exige le désarmement des ‘milices libanaises et non libanaises’», a-t-il prévenu.
Samir Geagea a par ailleurs exprimé «sa confiance dans la capacité de l’armée libanaise» à défendre la frontière «contre toute incursion des forces d’opposition syriennes», rejetant les craintes d’une «nouvelle vague de réfugiés syriens».
«L’armée libanaise a remporté la victoire lors de la bataille de ‘Fajr al-Jouroud’ (et non de ‘Fajr al-Qouroud’) et elle est parfaitement capable de protéger le territoire national. Il n’y a aucune crainte d’incursion depuis la frontière syrienne. Si un groupe des factions syriennes de l’opposition tente de s’approcher de nos frontières, l’armée libanaise saura le repousser. Tout le monde doit comprendre qu’il existe un État, une armée et un peuple prêts à défendre leur territoire», a encore martelé le chef des souverainistes libanais.
Quant au sujet des prisonniers du régime des Assad (père et fils), M. Geagea a précisé que l’offensive des insurgés a ravivé l’attention sur cette question, où des citoyens libanais ont été enlevés lors de la guerre civile (1975-1990). Après la prise de Hama et d’Alep, les rebelles syriens auraient libéré des centaines de prisonniers, parmi lesquels un Libanais détenu depuis les années 1980.
«Nous avons pris contact avec le Qatar, la Turquie et les groupes d’opposition syriens modérés pour obtenir le retour des prisonniers», a déclaré M. Geagea, qui a également évoqué le cas non résolu de Boutros Khawand, un responsable des FL kidnappé il y a plusieurs dizaines d’années. «Nous avons aussi parlé des deux fugitifs dans l’affaire de l’assassinat de notre camarade Pascal Sleiman», tué en avril dernier lorsqu’un gang, qui aurait tenté de voler sa voiture, l’a kidnappé et emmené en Syrie, a-t-il poursuivi.
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Samir Geagea, évoquant les élections présidentielles, a souligné la nécessité d’élire un président qui appliquerait les résolutions internationales et respecterait l’accord de cessez-le-feu, alors que le Liban est sans président depuis octobre 2022, date à laquelle le mandataire (…) Michel Aoun a quitté le palais présidentiel.
Bien qu’il ait exclu de se présenter lui-même à l’élection présidentielle, invoquant des obstacles politiques, Samir Geagea a déclaré qu’il soutiendrait tout candidat qui répondrait aux critères exigés par l’opposition. Et M. Geagea d’ajouter qu’il rejetait l’affirmation du président du Parlement, Nabih Berry selon laquelle une session électorale ouverte pourrait perturber le travail de l’Assemblée.
(Roma. Dario S.)