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Syrie : l’arme clé des rebelles anti-Assad

(Rome, 05 décembre 2024). L’importance des drones de combat «Shaheen» pour les milices qui tentent de renverser le régime de Damas

Après l’Ukraine, les drones de combat ont également acquis un rôle central dans le conflit en Syrie. Grâce à des attaques lancées avec ces avions sans pilote, la coalition de rebelles et d’islamistes opposés au régime de Damas dirigé par Bachar Al-Assad est parvenue en quelques jours à prendre le contrôle d’une vaste zone, qui comprend la ville d’Alep, toute la province d’Idlib et une grande partie de la région de Hama, où des combats se déroulent à l’heure actuelle. Un retour fulgurant et jusqu’ici imparable, mené par la faction islamiste de «Hayat Tahrir Al-Cham», qui, sur la base des images diffusées et des sources sur le terrain, a fait usage d’un grand nombre de drones de combat «Shaheen» («Faucon/en arabe : شاهين»). Un apport décisif : les Shaheen peuvent être chargés d’explosifs et lancer des attaques d’une grande précision grâce à une caméra qui permet un guidage à distance. Un moyen qui s’est avéré efficace pour frapper au-delà des lignes ennemies, mettant hors de combat les véhicules blindés du régime et isolant la première ligne de défense, écrit Giuseppe Didonna dans «AGI». Sur la base des attaques lancées, on peut estimer que le Shaheen pourrait frapper jusqu’à environ 50 km à partir de son site de décollage. L’un des commandants des troupes rebelles, Hassan Abdel Ghani, a récemment annoncé via la plateforme X une attaque lors d’une réunion de haut niveau des Gardiens de la révolution syrienne à Hama et l’abattage d’un hélicoptère de combat dans la même province, pendant la bataille pour le contrôle de l’aéroport.

Il ne s’agit là que des dernières attaques menées avec des drones Shaheen, que les images diffusées par les rebelles ont montrées à plusieurs reprises en action, touchant avec succès des chars, des aéroports, des véhicules blindés, des bataillons des forces gouvernementales et même le commandant des troupes d’Assad à Hama, Ouday Ghasa dont la mort a été confirmée par le régime. Une dynamique qui rappelle ce qui s’est passé lors de la guerre en Ukraine, où les drones se sont révélés décisifs pour infliger des pertes et ralentir l’armée russe. Des similitudes qui ont poussé certains observateurs, la Russie au premier chef, à accuser Kiev d’avoir apporté un soutien aux rebelles qu’ils ont démenti.

Cette théorie ne convainc même pas la Turquie, qui a exclu une ingérence de Kiev en Syrie. «Hayat Tahrir al-Cham a déclaré avoir développé sa flotte à partir de drones russes et iraniens non explosés ou neutralisés à la suite d’attaques lancées par les troupes de Damas avec le soutien militaire de Moscou et de Téhéran. Une explication plausible, sachant que les rebelles auraient eu 10 ans pour développer leur propre arsenal. Comme cela s’est déjà produit lors du conflit en Ukraine, les pièces de drones sont facilement disponibles sur le marché noir et peuvent être facilement assemblées grâce à des tutoriels sur Internet. Des petits drones, difficilement repérables, mais capables d’infliger des pertes considérables, souvent décisives, en Ukraine comme en Syrie.

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