Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré qu’une nouvelle réunion aurait lieu avec ses homologues turc et russe au sujet de la crise syrienne dans le cadre du format Astana (la série de pourparlers entre les délégations d’Ankara, de Téhéran et de Moscou pour tenter de résoudre la situation en Syrie comme dès 2016). Le processus d’Astana «ne doit pas être arrêté», a déclaré Araghchi en annonçant la rencontre avec son homologue turc, Hakan Fidan, à Ankara, retransmise par la télévision d’État TRT.
«Ce serait une erreur d’ignorer le rôle d’Israël dans les affrontements qui ont une fois de plus enflammé la Syrie ces derniers jours», a déclaré le diplomate iranien à l’issue de la réunion bilatérale au cours de laquelle les deux hommes ont évoqué l’avancée des rebelles de «Hayat Tahrir al-Cham», qui ont repris Alep et plusieurs provinces du régime de Damas. «En Syrie, les États-Unis et Israël soutiennent des groupes terroristes qui portent atteinte à la sécurité du pays. Fermer les yeux sur le rôle du régime sioniste dans les affrontements de ces derniers jours serait une grave erreur. J’appelle les pays voisins à agir pour désamorcer les tensions et je réitère le soutien de l’Iran au peuple syrien, au gouvernement et à l’armée de Damas», a déclaré Araghchi.
Cependant, «ce serait une erreur, à ce stade», d’attribuer la responsabilité de ce qui se passe en Syrie à une «ingérence étrangère», a répondu le ministre turc des Affaires étrangères, Fidan, selon qui «l’absence de dialogue entre le régime et l’opposition a conduit à au problème à ce stade» et que «les développements récents démontrent une fois de plus que Damas doit parvenir à un compromis avec son propre peuple et avec l’opposition légitime». «Nous ne voulons pas que la guerre civile s’intensifie davantage», a ajouté le chef de la diplomatie turque, qui a également eu hier un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken.