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La Syrie est en proie au chaos : la bataille d’Alep a éclaté, des morts et de la destruction. Qui se bat et pourquoi ?

(Rome, 28 novembre 2024). A l’heure actuelle, le bilan fait état de 130 victimes

Dans la mosaïque compliquée et complexe du Moyen-Orient, le front syrien s’est à nouveau embrasé.

Aux premières heures de ce jeudi 28 novembre, de nouveaux affrontements ont eu lieu entre les rebelles de Hayat Tahrir al Cham (HTS) et les forces du régime syrien, fidèles au président Bachar al-Assad. Le chaos règne à nouveau dans le pays. Le bilan provisoire est dramatique : plus de 130 morts, des dizaines de soldats syriens et de membres des milices chiites pro-iraniennes alliées à Damas pris en otage, et au moins dix mille personnes déplacées fuyant vers la province d’Idlib, au nord-ouest du pays, rapporte Marianna Roméo de la chaine «TG LA7».

L’avancée du groupe rebelle HTS

L’avancée du HTS, un groupe rebelle auparavant lié à Al-Qaïda, a permis aux combattants de conquérir une superficie d’environ 250 kilomètres carrés, comprenant 37 villages, et d’approcher à moins de 5 kilomètres d’Alep, la ville la plus importante de Syrie.

A lire : Syrie : la guerre reprend à Alep, les rebelles retournent aux portes de la ville

Les affrontements ont ravivé le conflit dans une zone qui semblait relativement stabilisée depuis 2018, année où l’intervention des troupes russes a permis au régime d’Assad de reconquérir Alep.

Le cas de la province d’Idlib

L’offensive rebelle semble être une réponse aux récentes attaques lancées par le régime dans la province d’Idlib, une zone formellement sous le contrôle du HTS mais également stratégique en raison de la présence de checkpoints turcs. Idlib, frontalière avec la Turquie, est depuis des années dans le viseur de Damas, déterminé à en reprendre le contrôle.

La présence turque dans la région est le résultat d’accords entre Ankara, le gouvernement local, Damas et Moscou, visant à prévenir les bombardements et à contenir le flux de réfugiés vers le territoire turc. Toutefois, les tensions continuent de croître, menaçant d’exacerber davantage la crise humanitaire et politique.

Et de fait, tout au long de la journée de jeudi, les avions militaires russes et syriens ont intensifié leurs bombardements dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, ciblant les territoires contrôlés depuis 2015 par des milices sunnites radicales.

Qui sont les guérilleros du HTS

Parmi les groupes armés impliqués dans l’attaque, le plus puissant en hommes et en armes est «Hayat Tahrir al-Cham» (HTS), dont le nom en arabe signifie «Organisation de libération du Levant/هيئة تحرير الشام». Le terme «Levant» fait référence à la Syrie, et HTS exerce un contrôle sur une grande partie de la zone d’Idlib, qui borde la région d’Alep.

Le HTS et d’autres groupes armés actifs aujourd’hui sont les héritiers des formations rebelles qui ont commencé à combattre le régime de Bachar al-Assad en 2011, lorsque les protestations populaires ont dégénéré en guerre civile. Au fil du temps, nombre de ces formations se sont transformées en factions extrémistes. Les combattants du HTS, ainsi que ceux d’autres groupes de la région, ont acquis une expérience brutale au cours de plus d’une décennie de conflit, un conflit qui, selon certaines estimations, a causé plus de 500.000 morts (800.000, selon plusieurs ONG) et a dévasté le pays.

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