Poutine menace l’Europe : «le nouveau missile peut frapper n’importe où, nous en lancerons d’autres»

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(Rome, 22 novembre 2024). Le président russe a jugé le tir du missile balistique «Oreshnik» comme un succès et a ordonné sa production en série

La démonstration des capacités du missile russe «Oreshkin», la «nouvelle» arme de Vladimir Poutine, a suscité inquiétude et perplexité en Occident. De son côté, le président de la Fédération de Russie semble la considérer comme l’arme capable de renverser le cours de la guerre en Ukraine et de donner au Kremlin un avantage considérable sur ses adversaires, écrit Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale».

Lors d’une réunion avec les dirigeants de la défense, le tsar a ordonné sa production en série et a affirmé que le lanceur balistique à moyenne portée ne pouvait être intercepté. «Il n’existe aucune réaction à un tel missile, aucun moyen de l’intercepter dans le monde aujourd’hui», a déclaré Poutine. «Personne au monde ne dispose encore de telles armes. Oui, tôt ou tard, ils apparaîtront dans d’autres pays. Nous connaissons quels développements sont en cours, mais cela se produira demain ou dans un ou dans deux. Aujourd’hui, nous disposons de ce système et c’est important», a-t-il dit.

Au cours de la réunion, le commandant des forces de missiles russes a souligné que les «Oreshniks» pouvaient atteindre des cibles dans toute l’Europe. Par ailleurs, selon les agences de presse moscovites, il a été décidé de procéder à de nouveaux tests du lanceur dans des zones de combat.

Le lancement du missile balistique à moyenne portée a constitué une escalade majeure des armes déployées dans le conflit en Ukraine. L’engin est capable de voler à Mach 10, soit dix fois la vitesse du son, et, selon des sources russes, il pourrait atteindre des cibles situées à une distance de 5.000 kilomètres. Il serait également équipé de plusieurs ogives distinctes capables de frapper une zone très vaste.

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Cependant, les experts occidentaux ne sont toujours pas d’accord pour dire si l’«Oreshnik» est une arme totalement nouvelle. Il s’appuierait en fait sur le projet RS-26 Rubezh, gelé en 2018 pour détourner des fonds vers la production de l’ICBM lourd Sarmat. L’OTAN ne pourra tirer des conclusions plus précises sur la nature et les capacités réelles de ce lanceur que dans un avenir proche, après l’avoir observé en action à d’autres occasions.

Ce qui est certain, c’est qu’entre le lancement de l’«Oreshnik» et l’autorisation donnée par Biden à l’Ukraine de frapper des cibles à Koursk avec des armes américaines, le conflit qui oppose Kiev et Moscou depuis près de trois ans a repris de plus belle. Il s’agit d’une conséquence probable du changement d’administrations de plus en plus proche à la Maison Blanche.

Donald Trump a en effet déclaré à plusieurs reprises son intention de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible. Et à la table des négociations qu’il souhaite mettre en place, ce qui est hautement probable, les deux prétendants veulent arriver en position de force.