(Rome, 10 octobre 2024). Des documents top-secrets révèlent que l’OTAN prévoit d’augmenter le nombre de brigades prêtes au combat de 82 à 131 d’ici 2031 et de renforcer la défense aérienne : il s’agit d’une «réponse à la menace russe croissante»
Le sommet des pays soutenant Kiev, prévu le samedi 12 octobre et visant à coordonner un plus grand soutien militaire à l’Ukraine, a été reporté suite à l’annulation de la visite du président américain Joe Biden en Allemagne. A l’issue d’un voyage de trois jours en Allemagne, le président américain devait présider une réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, une alliance de plus de 50 pays connue sous le nom de «Format Ramstein», du nom de la base aérienne où elle se tient habituellement. Toutefois, l’ordre du jour prévoyait non seulement la question de la manière de continuer à soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre Moscou, mais aussi de comparer les plans de l’OTAN pour l’avenir proche de l’Alliance, élaborés par le général américain d’origine italienne Christopher Cavoli et par le l’amiral français Pierre Vandier, qui contiennent les «Minimum Requirements Capabilities», c’est-à-dire les capacités minimales nécessaires pour faire face à Moscou, écrit le quotidien «Il Giornale».
Le plan de l’OTAN pour 2030
Selon des documents top-secrets publiés par l’hebdomadaire allemand «Welt am Sonntag», les pays alliés, dont l’Allemagne, devront augmenter considérablement leurs forces et leurs armements pour contrer la menace russe. Le nouveau secrétaire général, Mark Rutte, a souligné l’importance d’investir davantage dans la défense, soulignant qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas le faire. Après avoir identifié la Russie comme la principale menace pour la sécurité, l’OTAN a fixé des objectifs importants.
Les «exigences minimales en matière de capacité» citées dans les documents ayant fait l’objet d’une fuite, prévoient une augmentation du nombre de brigades prêtes au combat de 82 à 131 d’ici 2031, impliquant l’ajout de 49 brigades d’environ 5.000 soldats chacune. Au total, ce sont 150.000 hommes prêts à combattre.
Selon les documents, l’Allemagne devra fournir cinq ou six brigades et un corps d’armée supplémentaires. Cependant, la situation actuelle des forces armées allemandes est insuffisante pour répondre à ces nouveaux objectifs, et des fonds supplémentaires «significatifs» seront nécessaires. Les dépenses de défense pourraient dépasser 2 % du PIB, un objectif déjà fixé en 2014. Belin, conscient l’écart existant, a déclaré que répondre aux besoins de l’OTAN était une priorité nationale.
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Renforcer la défense aérienne
Il est indispensable, selon les officiers Cavoli et Vandier, d’opérer également des changements en matière d’équipements, notamment sur le front de la défense aérienne de l’OTAN, et en matière de munitions, d’armes de précision à longue portée, ainsi qu’en matière de logistique et de transport. On estime que le nombre d’unités de défense aérienne terrestres passera de 293 à 1.467, soit une augmentation de 1.174 unités. Cela inclut des systèmes d’armes tels que Patriot, IRIS T-SLM, Skyranger et des systèmes de protection à courte portée. Le nombre d’hélicoptères est également appelé à croître, passant de 90 à 104.
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Les «capacités minimales requises» seront attribuées aux États membres de l’OTAN en tant qu’objectifs contraignants, établies sur la base de la richesse de leurs pays et des populations respectives, indique le document. L’Allemagne s’est récemment vu attribuer «environ 9,28 % des capacités totales».
«La Russie identifiée comme menace principale»
Depuis 2022, l’OTAN considère la Russie comme la menace principale et la plus immédiate pour la sécurité de ses membres. En 2023, il a été convenu que l’Alliance devait être prête, disposée et capable de défendre chaque pouce du territoire allié. Au printemps 2024, les exigences minimales nécessaires pour atteindre cet objectif ont été communiquées aux alliés, comme le soulignent de récents documents parus dans la presse allemande.
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Récemment, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré lors de son investiture qu’il était essentiel que l’Alliance soit prête et capable de défendre chaque centimètre carré du territoire allié et a exhorté les États membres à accroître leurs investissements dans la défense.
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