(Roma, 28 septembre 2024). La manifestation prévue demain à la Place de la République, organisée par des groupes libanais, suscite de vives inquiétudes parmi les autorités françaises et plusieurs observateurs politiques. Officiellement annoncée comme un rassemblement pour «soutenir la paix», cette manifestation semble en réalité alimentée par des motivations beaucoup plus troubles.
Ces efforts ont pour objectif d’exacerber les divisions, tout en masquant les vraies priorités qui devraient occuper l’agenda libanais : l’arrêt immédiat de la guerre par la mise en œuvre des résolutions 1701 et 1559 de l’ONU, l’élection d’un président souverain et réformiste, et la libération du Liban du joug des milices armées.
Les résolutions de l’ONU, rappelons-le, sont claires. La résolution 1701 exige le retrait total des forces israéliennes du Sud-Liban mais aussi, et surtout, le désarmement de toutes les milices au Liban, y compris le Hezbollah et exige la présence des forces de l’armée libanaise légitime avec les forces de paix de l’ONU (FINUL).
Mais ces résolutions sont systématiquement ignorées par les mêmes factions qui manipulent la situation pour maintenir leur emprise sur le Liban. Pendant ce temps, le peuple libanais, qui aspire à des réformes et à la souveraineté, reste pris en otage par une classe politique corrompue et d’une milice armée qui fait partie du CGRI (corps des gardiens de la révolution islamique-CGRI).
Alors, la question se pose, à qui profite réellement cette manifestation ? Pourquoi des voix s’élèvent-elles pour soutenir indirectement des organisations terroristes qui refusent de désarmer et qui continuent de pousser le Liban vers le chaos ? L’objectif véritable ne semble pas être la paix ni la justice, mais plutôt la légitimation d’un mouvement qui continue de violer les droits des Libanais eux-mêmes.
Les autorités françaises devraient agir avec fermeté. Permettre à ces factions de se regrouper sous couvert de manifestations «pacifiques» est non seulement une menace pour l’ordre public en France, mais également une caution accordée à ceux qui, au Liban, refusent de céder aux aspirations populaires de réforme et de souveraineté.
Le véritable enjeu aujourd’hui, ce n’est pas de savoir si Israël bombardera ou non. Ce qui compte, c’est que le Liban puisse enfin se libérer du joug du Hezbollah, qu’un président véritablement réformiste puisse être élu, et que les résolutions internationales soient enfin appliquées pour permettre au pays de recouvrer sa pleine souveraineté. Quant à cette manifestation de demain, il est urgent de s’interroger sur sa finalité réelle et sur les risques qu’elle fait peser, non seulement sur la stabilité locale, mais aussi sur les relations intercommunautaires en France.
En autorisant ou non cette mobilisation, le ministère français devrait prendre en compte l’ensemble des dynamiques complexes qui se jouent derrière ces rassemblements. Les slogans que porteront les manifestants, et les répercussions potentielles de ces appels à la violence déguisés, seront observés de près. Car si la communauté internationale continue de fermer les yeux sur la manipulation du dossier libanais par le Hezbollah, ses alliés et des acteurs étrangers, les appels à l’ordre et à la paix resteront des mots vides de sens.
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L’heure est venue de dire clairement que l’avenir du Liban ne passe ni par les armes ni par les provocations. Seule une véritable réforme, basée sur le respect des résolutions internationales, l’élection d’un président souverain et réformiste au plus vite possible, pourrait sortir le pays de cette crise.