La communauté internationale appelle à la «retenue» sur fond d’escalade entre Israël et le Hezbollah

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(Rome, 23 septembre 2024). Joe Biden a assuré qu’il faisait «tout son possible» pour empêcher l’escalade du conflit. Le numéro un de l’ONU a mis en garde contre le danger que le Liban ne devienne «un nouveau Gaza»

Israël et le Hezbollah ont menacé d’intensifier leurs attaques de part et d’autre de la frontière, en dépit d’un concert d’appels internationaux invitant les deux parties à s’éloigner du bord d’une guerre totale, écrit Marta Allevato dans l’agence «AGI». Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, après d’intenses tirs de roquettes depuis le Liban, a déclaré qu’Israël avait porté «une série de coups au Hezbollah qu’il n’aurait jamais pu imaginer». Le chef adjoint du groupe chiite pro-iranien, Naïm Qassem, a averti que «nous sommes entrés dans une nouvelle phase» de la lutte contre Israël.

Selon Tsahal, des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le nord d’Israël, où toutes les écoles sont fermées jusqu’à lundi à 18h. «Environ 150 roquettes, missiles de croisière et drones» ont été tirés vers le nord d’Israël pendant la nuit, «sans faire de dégâts significatifs», a indiqué l’armée.

La «milice de Dieu» a affirmé avoir ciblé des installations militaires, y compris la «base et l’aéroport de Ramat David», à environ 45 kilomètres de la frontière. Les autorités libanaises ont fait état de trois morts dans les frappes israéliennes dimanche. Le Hezbollah a quant à lui annoncé la mort de deux de ses membres.

Netanyahu et Qassem se sont exprimés après que les attaques susmentionnées contre le nord de l’État hébreu ont forcé des centaines de milliers de personnes à se réfugier dans des abris anti-aériens et ont causé des dégâts dans la région de Haïfa. «Aucun pays ne peut tolérer des attaques contre ses citoyens», a déclaré Netanyahu près d’un an après le déclenchement de la guerre à Gaza provoquée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a pour sa part déclaré que les actions militaires «se poursuivront jusqu’à ce que nous puissions assurer le retour en toute sécurité des communautés du nord d’Israël dans leurs foyers». Le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, a promis dans une déclaration vidéo de «frapper quiconque menace» les Israéliens. Le principal allié d’Israël, les États-Unis, a averti que l’escalade militaire n’était pas dans «l’intérêt supérieur» d’Israël, le président Joe Biden s’engageant à faire «tout son possible» pour empêcher l’escalade du conflit. A la veille de l’Assemblée générale de l’Assemblée générale des Nations-unis, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre le risque de voir le Liban devenir «un nouveau Gaza». Il est «clair que les deux parties ne sont pas intéressées par un cessez-le-feu» dans la bande de Gaza, a-t-il dénoncé.

L’Egypte a dit redouter une «guerre totale» au Moyen-Orient, avertissant que l’escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait saper les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée et dévastée.

Dans une escalade significative du conflit, les avions de combat israéliens ont mené leurs bombardements les plus intenses depuis des années dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah a répondu par des attaques aux missiles les plus puissantes contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, qui ont atteint les environs de Haïfa.

Une frappe aérienne israélienne sur un bastion du Hezbollah, densément peuplé, dans le sud de Beyrouth a tué vendredi le chef de la force d’élite al-Radwan du Hezbollah, Ibrahim Aqil ; parmi les victimes du raid se trouvaient trois enfants et sept femmes. S’exprimant quelques heures plus tard, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a rétorqué en annonçant «une nouvelle phase» dans la bataille contre Israël, celle du «règlement de compte ouvert». «Les menaces ne nous arrêteront pas, nous sommes prêts à tous les scénarios militaires» face à Israël, a-t-il ajouté. La coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a écrit sur X que la région est «au bord d’une catastrophe imminente».