(Rome, 19 septembre 2024). La défense israélienne effectue des frappes de précision sur le sud du Liban. Selon Beyrouth, il s’agit de l’opération la plus intense depuis le 7 octobre
La «nouvelle phase» de la guerre annoncée par Israël ces dernières heures pourrait déjà être une réalité : Tsahal mène actuellement des dizaines d’attaques au sud du Liban, dans la région de Mahmoudiyeh.
C’est ce qu’ont rapporté des sources sécuritaires libanaises qui considèrent les raids de ce soir comme les plus importants depuis le début du conflit en octobre dernier, écrit Francesca Salvatore dans «Il Giornale».
Il y a environ deux heures, l’armée israélienne a déclaré avoir frappé une trentaine de lance-missiles du Hezbollah ainsi que d’autres «infrastructures» lors de frappes aériennes menées ce jeudi au Liban. Selon l’Agence nationale de presse libanaise, des avions israéliens ont visé les villes d’al-Mahmoudiya, Ksar Al-Aroush et Birket Jabbour, dans la région de Jezzine. Le ministère libanais de la Santé a déclaré que quatre personnes avaient été blessées lors d’un raid israélien dans la ville d’al-Haniyeh.
Des consultations sur la sécurité sont en cours au quartier général militaire israélien à Tel Aviv, rapporte un responsable israélien. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre des Affaires étrangères Israel Katz sont présents à ces réunions. Ces entretiens d’urgence interviennent après que le commandant en chef, le lieutenant-général Herzi Halevi, a approuvé aujourd’hui les plans «pour l’arène nord».
A l’heure actuelle, selon plusieurs sources citées par le «Jerusalem Post», il n’existe aucun plan imminent de Tsahal pour une opération majeure contre le Hezbollah, et encore moins pour une vaste invasion terrestre. L’armée israélienne a reçu l’ordre du gouvernement d’attendre de voir ce que fera le Hezbollah avant de prendre une décision qui fera date. Le mystère demeure sur les plans d’évacuation : un commandant de brigade israélien a largué des tracts sur plusieurs zones du sud du Liban, ordonnant, sans permission, aux habitants d’évacuer, a rapporté dimanche l’armée israélienne. Les tracts, souvent distribués avant les offensives majeures, exhortaient les habitants du village frontalier de Wazzani à «quitter immédiatement» leurs maisons et à rester au nord de la région de Khiam «jusqu’à la fin de la guerre». Tsahal a par la suite précisé qu’il n’y avait aucun ordre d’évacuation actif dans la zone. Un commandant régional aurait pris l’initiative sans demander l’autorisation des hauts responsables militaires.
Parallèlement, les craintes pour les ressortissants étrangers au Liban augmentent : le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue libanais Najib Mikati, a exprimé sa profonde inquiétude face aux tensions croissantes et aux victimes civiles. Lammy et Mikati ont discuté de la nécessité de négociations pour restaurer la stabilité et la sécurité dans la région frontalière entre Israël et le Pays du Cèdre. Lammy a en effet exhorté les citoyens britanniques à évacuer le Liban dans un contexte de tensions croissantes dans la région.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est également exprimé sur la question, assurant que l’Italie est prête à faire ce qu’il faut, comme elle l’a toujours fait pour ses compatriotes dans les moments difficiles. Il a tenu ces propos à Paris, répondant aux journalistes sur la possibilité que l’Italie ait élaboré un plan d’évacuation pour nos compatriotes si la situation au Liban devait dégénérer.