(Rome, Paris, 12 septembre 2024). Le président russe Vladimir Poutine revient sur la question des missiles occidentaux à longue portée et menace d’un éventuel déclenchement d’une guerre avec l’OTAN
Qu’a dit exactement Valdimir Poutine
A la fin de son discours à la séance plénière du Forum des Cultures Unies, Vladimir Poutine a répondu à la question d’un journaliste.
«Ces derniers jours, nous avons vu et entendu des discussions à un très haut niveau au Royaume-Uni et aux États-Unis selon lesquelles le régime de Kiev serait en mesure de frapper profondément le territoire russe avec des armes occidentales à longue portée. Pour rappel, Kiev veut en effet une plus grande liberté d’action pour utiliser les missiles Storm Shadow livrés par le Royaume-Uni et pour les ATACMS fournis par les Etats-Unis, des armes d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres qui lui permettraient d’atteindre des sites logistiques de l’armée russe et des aérodromes d’où décollent ses bombardiers.
Cette décision, souligne le Président Poutine, est sur le point d’être prise ou, apparemment, a déjà été prise. Il s’agit bien sûr d’un sujet extraordinaire. Je voulais vous demander de commenter ce qui se passe», lui suggère le journaliste, comme le rapportent Giulia Avataneo et Ninfa Colasanto sur la chaine «TG LA7».
Et Vladimir Poutine de répondre : «Il y a une tentative de modifier les données. Car il ne s’agit pas d’autoriser ou d’interdire au régime de Kiev de frapper le territoire russe. Il le fait déjà à l’aide de drones et d’autres moyens. Mais lorsqu’il s’agit d’utiliser des armes de précision à longue portée de fabrication occidentale, la situation devient totalement différente.
Le fait est que, je l’ai déjà mentionné, et tous les experts le confirmeront ici et en Occident, l’armée ukrainienne n’est pas en mesure de frapper avec des systèmes modernes à longue portée de haute précision de production occidentale. Elle ne peut pas le faire. Cela n’est possible qu’en utilisant les données de renseignement provenant des satellites, dont l’Ukraine ne dispose pas, il s’agit uniquement des données des satellites de l’Union européenne ou des États-Unis, en général, des satellites de l’OTAN ; C’est le premier point.
Le deuxième point, très important, peut-être le plus important, est que les missions de vol de ces systèmes de missiles ne peuvent en fait être effectuées que par le personnel militaire des pays de l’OTAN. Le personnel militaire ukrainien n’est pas capable de le réaliser.
Par conséquent, la question n’est pas d’autoriser ou non le régime ukrainien à frapper la Russie avec ces armes. Il s’agit de décider si les pays de l’OTAN sont directement impliqués ou non dans un conflit militaire.
Si cette décision est prise, elle ne signifiera rien d’autre que la participation directe des pays de l’OTAN, des États-Unis et des pays européens à la guerre en Ukraine. Il s’agit de leur participation directe et cela, bien entendu, modifie considérablement l’essence même, la nature même du conflit.
L’utilisation par l’Ukraine de missiles occidentaux à longue portée pour frapper la Russie signifiera que les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie, et Moscou prendra les décisions qui s’y imposent».
Ces déclarations de Poutine interviennent alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se trouve jeudi en Pologne au lendemain d’une visite à Kiev, et à la veille d’une rencontre sur la question entre le président Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer. Elles viennent aussi alors que l’armée russe, qui avance déjà sur le front de l’est de l’Ukraine, a lancé une contre-offensive dans la région russe de Koursk, affirmant avoir chassé en deux jours les forces ukrainiennes de dix localités qui avaient été prises début août.
La culture russe d’abord
La «politisation de la culture» en fait une «arme géopolitique» contre les «valeurs nationales», a ensuite déclaré le président russe au Forum international des cultures unies tenu à Saint-Pétersbourg.
La Russie, a-t-il ajouté, «adhère à ses valeurs, mais ne les impose à personne et ne s’oppose pas aux autres valeurs». Toutefois, selon le dirigeant russe, ce qui se passe au niveau mondial, c’est que, même si «l’importance de l’humanisme et du dialogue, du respect mutuel et de la confiance à travers le monde sont partagés par la majorité mondiale, ils sont malheureusement soumises à des pressions constantes et menacés d’érosion, notamment en raison d’une politisation sans précédent de la culture, qui risque de la transformer en une arme d’intrigue géopolitique».
Particulièrement, a déclaré Poutine, il y a une tentative de «minimiser l’importance des systèmes de valeurs nationaux, de tout ce qui n’est pas conforme à l’agenda promu par les soi-disant élites mondialistes et les cercles dirigeants de certains États».