Ukraine : ce que l’on sait du Palianytsia, le redoutable nouveau «drone-missile»

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(Rome, Paris, 02 septembre 2024). La semaine dernière, l’Ukraine a publié des informations sur un nouveau système d’armes classé sous le nom de «Palianytsia», un drone-missile qui, selon des sources gouvernementales, est entré en action ces derniers jours, particulièrement turbulents, le long de la ligne de front de Koursk et dans les secteurs profonds du territoire ukrainien menacés par les armes de précision larguées par les chasseurs bombardiers russes.

Selon des informations émanant du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce nouveau type de «missile drone Palianytsia» a fait ses débuts sur le champ de bataille après avoir été développé par l’industrie d’armement ukrainienne, qui équipera les forces armées de Kiev d’«autres armes de ce type», explique Davide Bartoccini dans «Inside Over».

«Notre nouvelle arme, le missile drone ukrainien à longue portée Palianytsia», explique Zelesnky via Telegram, «a été développée par nos forces pour détruire le potentiel offensif de l’ennemi».

Les détails techniques de cette nouvelle arme restent cependant secrets. Volodymyr Zelensky a fait savoir que, lors des essais, toutes les cibles avaient été atteintes. «C’est notre nouvelle méthode de riposte contre l’agresseur. L’ennemi a été touché. Je remercie tous ceux qui l’ont développé : les développeurs, les fabricants et nos soldats. Je suis fier de vous», a-t-il déclaré. Le président ukrainien a toutefois promis, dimanche, une augmentation de la production des drones d’attaque à longue portée «conçus en Ukraine pour détruire le potentiel offensif de l’ennemi».

Volodymyr Zelznsky, qui faisait simultanément face à la perte du premier chasseur F-16 Fighting Falcon fourni par ses partenaires européens, a ajouté : «Il y aura d’autres drones-missiles, tout comme il y a d’autres drones d’attaque à longue portée, dont on voit les résultats presque tous les jours. Mais de quel type d’arme s’agit-il réellement ?

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Le nouveau «missile de croisière» ukrainien.

L’analyste HI Sutton, qui se plaisait comme toujours à dessiner sur ordinateur le profil de cette arme capturée dans une vidéo de propagande, l’a qualifiée de missile de croisière, notant que l’Ukraine confond la «classification correcte» et la différenciation «entre les véhicules aériens sans pilote (drones) et les missiles de croisière continus». Quoi qu’il en soit, la nouvelle arme stratégique dévoilée par l’Ukraine devrait, selon Sutton, être considérée davantage comme un missile de croisière que comme un drone, et sa désignation a probablement été choisie parce qu’il est «difficile à prononcer pour les russophones». Une astuce qui dénote un certain sens de l’humour, on pourrait en convenir.

En outre, si le «Palianytsia» se révélait être effectivement fonctionnel, Kiev aurait alors sa propre capacité de frappe à longue distance. Le média «Kyiv Post» précise pour sa part qu’une vingtaine d’aérodromes militaires russes se trouvent «à portée de frappe». Et si ce nouveau drone a donc déjà été utilisée sur des zones de combat, aucune information n’a circulé concernant la date de son utilisation, ni les cibles visées.

Ce missile de croisière repose sur un corps cylindrique doté de gouvernes simples et de deux grands ailerons dans la partie avant, propulsé par un turboréacteur qui est «probablement» situé dans la partie arrière. Une prise d’air a été identifiée en partie basse. Toujours selon Sutton, ce nouveau missile devrait être «moins cher» que le missile antinavire Neptune modifié, largement utilisé par les Ukrainiens pour leurs «raids» chirurgicaux sur des cibles stratégiques ou importantes (telles que les navires russes au mouillage ou dans des ports) ou, en tout cas, plus facile à produire.

«En deux ans et demi de guerre totale, la Russie a lancé environ 10.000 missiles de différents types et plus de 33.000 bombes-rasantes contre l’Ukraine. Pour mettre fin aux attaques contre nos villes, il faut frapper les vecteurs de ces armes, les avions russes déployés dans les aéroports militaires. Hier, a eu lieu la première utilisation au combat de notre nouvelle arme, le drone ukrainien à longue portée «Palianytsia», a annoncé Zelensky, entre le 16 et le 25 août. Et le même jour, en réponse aux attaques russes, le premier «Palianytsia», qui signifie essentiellement «miche de pain», a décollé des plates-formes terrestres de type Wunderffen V-1 pour atteindre des cibles à des distances importantes.

L’ombre des «composantes» occidentales.

Selon les rapports diffusés par des portails et des plateformes attentifs à la diffusion d’informations du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, les secteurs de Belgorod et de Koursk sont désormais des cibles privilégiées des drones et des armes à longue portée ukrainiens, au même titre que la Crimée.

Et ils affirment que les forces armées ukrainiennes «augmentent l’intensité des attaques de drones kamikaze en profondeur sur le territoire russe» après avoir reçu l’autorisation de Washington d’utiliser des armes occidentales, telles que les GBU-39 larguées depuis des avions, en attendant d’obtenir le consentement pour l’utilisation d’«armes à longue portée pour attaquer des cibles en Fédération de Russie».

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Pour combler cet «écart», le complexe militaro-industriel ukrainien continue de développer ses propres missiles. Le «Palianytsia» a été présenté comme un «missile de création ukrainienne», mais, «compte tenu de la rapidité avec laquelle le complexe militaro-industriel ukrainien l’a créé», il pourrait être basé sur «des conceptions et des composants occidentaux». Après tout, si l’on transmet des armes, des avions et des munitions, on peut aussi «transmettre» des puces, des plans de mise en œuvre ou des techniciens à la retraite. Bien qu’il n’y ait aucune confirmation ou donnée à ce sujet.