(Rome, 26 août 2024). Moscou a lancé sa première attaque massive contre l’Ukraine depuis que Kiev a lancé son offensive surprise dans la région de Koursk. Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir ciblé les infrastructures énergétiques «qui soutiennent le fonctionnement du complexe militaro-industriel ukrainien» dans neuf régions, dont Odessa et Kiev. «Toutes les cibles ont été atteintes», a ajouté Moscou. Dans la capitale, les enfants et les familles sont revenus se réfugier dans les stations de métro. On dénombre cinq victimes parmi les civils ukrainiens et des dizaines de blessés. «La Russie a utilisé lors de cette attaque plus de 100 missiles et une centaine de drones Shahed», a pour sa part déclaré Volodymyr Zelensky. Le Président ukrainien a de nouveau appelé l’Occident à l’aide. «Poutine est une créature malade et cela est clair pour tout le monde depuis un certain temps», a-t-il déclaré. «Nous ne pouvons pas avoir de restrictions sur les armes alors que la Russie utilise les siennes de tous types, des drones iraniens Shahed et des armes balistiques de Corée du Nord», a-t-il ajouté. Chacun de nos partenaires sait quelles décisions fortes sont à prendre. Cependant, Kiev a fait savoir que la réponse à l’attaque russe «contre des personnes pacifiques» était «en cours de préparation» et serait menée «avec des armes de notre propre production», a dit le Président Zelensky, tel que rapporté par le quotidien «Il Tempo».
Il s’agit du drone-missile «Palianytsia». «Cela va changer la donne car nous pourrons frapper là où la Russie ne s’y attend pas aujourd’hui», a expliqué le ministre ukrainien de la Technologie, Mykhailo Fedorov. Sans entrer dans les détails, le responsable du projet a précisé que le développement avait commencé fin 2022 et qu’il s’agissait d’un programme militaire «entièrement nouveau» et non d’une amélioration d’anciennes armes soviétiques.
Pour rappel, il a été baptisé «Palianytsia», en référence à un pain ukrainien traditionnel. Il s’agit du nouveau «drone missile» que les forces ukrainiennes ont testé avec succès, affirme Volodymyr Zelesnsky. Le «Palianytsia» est «beaucoup plus rapide et plus puissant» que les drones, actuellement en service, a fait savoir samedi dernier le président Zelesnsky. Contrairement aux autres drones ukrainiens, le «Palianytsia» est équipé d’un moteur à réaction. Une production locale, développée par les ingénieurs ukrainiens, ce drone lance-missile de frappe à longue portée «peut être lancé depuis une plateforme terrestre, et non depuis des avions de chasse», précise le quotidien ukrainien «Kyiv Independent».
L’«outil» aurait «une portée allant jusqu’à 600-700 km». Une vingtaine de bases aériennes russes seraient à portée de tir. Sa vitesse est inconnue, de même que sa charge explosive.
Pour Mykhailo Fedorov, le coût de chaque missile est inférieur à 1 million de dollars et l’armée se tourne vers le secteur privé pour réduire davantage les coûts de production, car il «génère des solutions incroyablement rapides». Quant à l’offensive dans la région russe de Koursk, selon Moscou, l’Ukraine a perdu environ 6.200 soldats dans une opération qui, a réitéré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, «ne peut rester sans réponse adéquate». Enfin, la Pologne, dans les heures où la Russie menait son attaque, a signalé l’entrée d’un objet aérien dans son espace territorial. Il s’agissait très probablement d’un drone, Varsovie ayant exclu d’emblée l’hypothèse d’un missile balistique. Quant à l’OTAN, l’Organisation de l’Atlantique Nord reste toutefois en état d’alerte.