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Ce qui a été dit à Doha constitue une dernière chance pour Gaza

(Rome, 16 août 2024). Le bilan positif de la première journée de négociations, malgré l’absence de la délégation du Hamas, a incité à la poursuite des travaux le lendemain, qui seront suivis par d’autres sommets la semaine prochaine. Mais sur le terrain les opérations de guerre ne s’arrêtent pas

La première journée du nouveau cycle de négociations en vue d’un accord sur les otages et le cessez-le-feu à Gaza s’est avérée fructueuse, à tel point que les médiateurs du Qatar, d’Égypte et des États-Unis, ainsi que les négociateurs israéliens, ont poursuivi les négociations pendant une seconde journée, malgré l’absence d’une délégation du Hamas (qui participe néanmoins aux travaux, grâce à l’intermédiation offerte par les Egyptiens et les Qataris). Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a déclaré que les médiateurs «sont résolus à aller de l’avant dans leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui faciliterait la libération des otages et permettrait l’entrée d’aide humanitaire à Gaza». Houssam Badran, un haut responsable du Hamas, a quant à lui publié une déclaration affirmant que le groupe estime que toute négociation «doit être basée sur un plan clair visant à mettre en œuvre ce qui a été convenu précédemment. Tout accord doit aboutir à un cessez-le-feu total, à un retrait complet de Gaza, au retour des personnes déplacées et à la reconstruction, ainsi qu’à un accord d’échange de prisonniers». Le départ des délégations israéliennes après deux jours de pourparlers est confirmé pour ce soir, prouvant que «le jeu est terminé», comme le rapporte Lorenzo Piccioli dans «Formiche.net».

Les responsables israéliens ont décrit ce sommet de négociation comme la «dernière chance» pour parvenir à un accord, se déroulant dans un contexte de vives tensions régionales et de menaces de l’Iran et du Hezbollah d’attaquer Israël en représailles aux récents assassinats de dirigeants du Hamas et du Hezbollah à Téhéran et à Beyrouth. Ce n’est pas un hasard si l’administration Biden a déclaré qu’un accord sur les otages et un cessez-le-feu était essentiel pour désamorcer les tensions au Moyen-Orient, ainsi que pour prévenir une guerre régionale. Et de gros moyens ont été déployés pour plaider la cause de la négociation : jeudi 15 août, le directeur de la CIA William Burns et le principal conseiller du président Biden pour le Moyen-Orient Brett McGurk se sont entretenus (pendant plusieurs heures) avec le premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdel Rahman Al Thani, le directeur du Mossad David Barnea et le chef des renseignements égyptiens Abbas Kamel pour discuter des négociations en cours.

Le même jour, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que les négociations à Doha étaient axées sur les divergences qui subsistent entre Israël et le Hamas concernant les détails de la mise en œuvre de l’accord, soulignant que les États-Unis estiment qu’il était possible de combler ces divergences.

Kirby a ajouté que les États-Unis disposaient d’informations selon lesquelles l’Iran et le Hezbollah planifiaient toujours une attaque contre Israël qui pourrait avoir lieu «avec peu ou pas d’avertissement». En effet, Téhéran est tenu informé de l’avancée des discussions. A la fin de la première journée de travail, le Premier ministre du Qatar s’est entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri, et l’a informé des résultats des travaux, soulignant l’importance d’apaiser les tensions régionales.

Enfin, dans le cadre du sommet, le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rendra dimanche en Israël. Le lendemain, Blinken rencontrera le Premier ministre Benyamin Netanyahu et devrait faire pression sur ce dernier pour qu’il accepte un accord de cessez-le-feu.

La déclaration conjointe des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar indique que «des hauts responsables de nos gouvernements se réuniront à nouveau au Caire avant la fin de la semaine prochaine dans un objectif de conclure l’accord selon les conditions proposées aujourd’hui». Par ailleurs, les négociations qui ont eu lieu hier et aujourd’hui à Doha ont été qualifiées de «sérieuses et constructives et se sont déroulées dans un climat positif».

Entre-temps, les opérations militaires se poursuivent parallèlement aux négociations. L’armée israélienne a ordonné vendredi 16 août une nouvelle évacuation des zones du sud et de Gaza (précédemment désignées comme zone de sécurité humanitaire), affirmant que ces zones avaient été utilisées par le Hamas comme base de lancement de mortiers et de roquettes sur Israël. Des tracts d’avertissement (et des SMS) auraient été largués dans la zone située au nord de la ville méridionale de Khan Younes et dans la partie orientale de Deir Al-Balah, où des dizaines de milliers de personnes ont cherché refuge pour fuir les combats ailleurs à Gaza. A ce jour, les estimations du ministère local de la Santé font état de plus d’environ quarante mille victimes palestiniennes enregistrées depuis le 7 octobre 2023.

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