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L’Iran est en train de former sa légion étrangère, la «Force Qassem Soleimani»

(Rome, 10 août 2024). Une frappe aérienne américaine a tué un commandant houthi, mettant en évidence la coopération entre les miliciens soutenus par l’Iran. Téhéran est en train de former une nouvelle force multinationale appelée «Force Qassem Soleimani», composée de combattants de divers pays, pour protéger ses intérêts régionaux

Un expert yéménite en drones a été tué lors d’une frappe aérienne américaine près de Bagdad la semaine dernière, selon des responsables américains et irakiens de la défense cités par le Washington Post. L’incident met en lumière la coopération étendue entre les groupes militants soutenus par Téhéran. La frappe aérienne du 30 juillet à Moussayeb, une ville au sud de la capitale irakienne, a visé des militants du groupe terroriste chiite Kataëb Hezbollah qui préparaient une attaque contre les forces américaines. Parmi les morts figuraient également Hussein Abdallah Mastour al-Shabal, un commandant houthi, ainsi que quatre membres de la milice Kataëb Hezbollah, une faction du réseau de groupes terroristes soutenus par l’Iran et placés sous le contrôle du gouvernement irakien, rapporte le quotidien «Formiche.net».

La nature exacte de l’implication de Hussein Abdallah Mastour al-Shabal reste floue. Certaines sources de sécurité suggèrent qu’il faisait partie d’une nouvelle force centrale établie par l’Iran, plusieurs Houthis ayant déjà quitté le Yémen pour l’Irak, qui leur sert de destination finale après leur entraînement en Iran. Autant de raison de s’inquiéter du sort du pays à l’heure actuelle.

D’autres sources indiquent que Hussein Mastour était chargé de superviser les groupes que la milice envoyait régulièrement suivre une formation militaire spécialisée. Cette formation a été menée en coopération avec des membres des Brigades du Hezbollah et encadrée par des experts iraniens dans des camps fortifiés à Jurf al-Sakhar, au nord du gouvernorat de Babel, au sud de Bagdad.

Citant des sources yéménites de haut rang, le journal «Al-Ain News», basé aux Émirats arabes unis, a suggéré que Mastour pourrait avoir fait partie d’une nouvelle force, une sorte de légion étrangère iranienne, formée par Téhéran et regroupant tous les combattants de ce que l’on appelle «Axe de la Résistance» (Irak, Liban, Yémen, Syrie, etc, connu sous le nom du «Croissant chiite», Ndlr). «Les éléments de cette force centrale unifiée, appelée «Forces Qassem Soleimani», que Téhéran s’efforce de constituer, ressemblent à une structure similaire au Corps des Gardiens de la révolution iraniens», a déclaré la source qui a préféré garder l’anonymat.

Les experts considèrent cette force «comme un bras militaire centrale pour cet axe de Résistance dirigé par l’Iran, dans une tentative de Téhéran de protéger sa présence et son influence dans la région et d’être en mesure de résister à une plus grande pression».

Dans la première phase, la force serait composée de 10.000 combattants, dont deux mille issus de la milice yéménite Houthi, et ce nombre devrait augmenter et s’étendre dans les phases suivantes. Le Hezbollah libanais pro-Téhéran est chargé de la gestion et de la construction de cette nouvelle force iranienne.

Les Houthis ont déjà transféré 1.300 de leurs soldats les plus fidèles et extrémistes, entraînés dans des centres situés autour de leur fief de Saada, et 700 autres, attendent toujours de partir. Les combattants sont clandestinement acheminés vers la Somalie et le Soudan par voie maritime, puis atteignent l’Iran depuis le Soudan en empruntant divers itinéraires. Certains groupes auraient été transférés par voie aérienne à l’aide de passeports obtenus en Orient. Une unité de sécurité spécialisée de l’Iran et du Hezbollah coordonne ces opérations logistiques.

Cette nouvelle force deviendrait une sorte de légion étrangère, permettant à l’Iran d’agir par le biais d’une armée fantôme de combattants étrangers sans aucune affiliation nationale. Il est important de noter que les sources n’ont pas mentionné les organisations sunnites qui pourraient être impliquées dans cette nouvelle entreprise, notamment le Hamas. Si tel est le cas, cela pourrait indiquer sans conteste que le Hamas commence à perdre de son utilité pour le régime chiite de Téhéran.

Une telle force terroriste extrémiste multinationale spécialisée, échappant au contrôle de l’État, crée un risque majeur pour la sécurité du Moyen-Orient et, au-delà, du monde entier.

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