(Rome, 08 août 2024). La Commission européenne a réitéré son soutien à Kiev pour «récupérer la souveraineté sur le territoire»
L’incursion ukrainienne en cours depuis deux jours dans la région russe de Koursk avec un millier de soldats et des dizaines de véhicules blindés est tout à fait légitime : tel est le verdict de la Commission européenne. «L’Ukraine est victime d’une agression illégale et, sur la base du droit international, elle a le droit de se défendre et de frapper l’ennemi même sur son territoire», a confirmé un porte-parole en réponse à une question des journalistes lors du point de presse de la mi-journée à Bruxelles. La Commission était en contact permanent avec Kiev depuis le début de l’invasion «notamment parce que la Russie a fait preuve depuis des années d’un comportement dangereux pour l’Europe», a souligné le diplomate tel que rapporté par Massimo Balsamo dans «Il Giornale».
Aucune condamnation, mais un soutien total : l’UE a réitéré sa position sur le conflit en cours, notamment sur l’attaque qui a lieu dans la zone russe. Le porte-parole de la Commission a ajouté que Bruxelles n’était pas partie prenante au conflit, mais qu’elle soutenait néanmoins à 100 pour cent les efforts de Kiev «pour recouvrer la souveraineté sur son territoire». Une position claire et catégorique qui laisse peu de place à l’interprétation.
Alors que l’offensive ukrainienne se poursuit dans la région russe de Koursk, Volodymyr Zelensky a tenu à remercier tous les soldats et commandants qui assurent la protection des positions ukrainiennes et l’accomplissement des tâches de défense. «Les Ukrainiens savent comment atteindre leurs objectifs», a souligné le Président dans son discours du soir, avant de s’adresser directement à Poutine : «La Russie a provoqué la guerre sur notre territoire et doit ressentir ce qu’elle a fait. Nous souhaitons atteindre ces objectifs dans la paix le plus rapidement possible, dans des conditions justes de paix». Et d’ajouter : Et c’est ce qui va se passer».
Les controverses ne manquent pas, une nouvelle fois signées par le Mouvement 5 Etoiles. Dans une note signée par les chefs de groupe des Commissions de la politique européenne et des Affaires étrangères au sein de la Chambre et du Sénat, les «M5S» ont qualifié de «très graves» les propos du porte-parole de la Commission européenne. «Quelques mots qui changent la posture de L’Union européenne à l’égard de la Russie : oui Pensez-vous qu’il soit légitime que Kiev utilise les armes européennes non seulement pour des attaques ciblées à travers la frontière contre des cibles militaires russes à des fins défensives, mais contre la Russie toute entière sans limites. Donc contre des cibles civiles, contre des villages et des villes, jusqu’à Moscou ?». Le Mouvement Cinq Etoiles a également demandé au gouvernement italien de prendre ses distances avec la position exprimée par Bruxelles : «Ces déclarations alimentent le feu au lieu de faciliter une solution négociée au conflit».
L’attaque ukrainienne dans la région de Koursk a fait au moins cinq morts, a déclaré à Ria Novosti le vice-gouverneur par intérim de la région, Andrei Belostotsky. L’assaut qui a pris le Kremlin par surprise s’est accompagné d’une cyberattaque massive, mais les autorités russes affirment avoir réussi à la repousser. Selon le ministère russe du Développement numérique, l’attaque DDoS n’a pas réussi à compromettre les opérations et les données des utilisateurs.
Une chose est sûre, selon le porte-parole de la présidence ukrainienne, Mykhailo Podolyak : des incursions en territoire russe comme celle survenue dans la région de Koursk peuvent marquer des divergences dans les négociations futures. L’efficacité des opérations militaires de Kiev augmente de façon exponentielle, selon le diplomate proche de Zelensky, soulignant que les assauts sur le territoire russe représentent un coup dur pour Moscou, qui ne s’assiéra à la table des négociations que si la guerre ne correspond pas au scénario prévu et si les pertes et les sanctions augmentent : «Si vous le faites selon les conditions des Russes, ils croiront qu’ils contrôlent la situation», a-t-il dit.