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Le plan d’Israël pour désamorcer la vengeance iranienne : «un raid préventif»

(Rome, Paris, 05 août 2024). Israël pourrait envisager de lancer une frappe préventive contre l’Iran si Tel Aviv découvrait des preuves irréfutables que les Iraniens se préparent à frapper

Alors que l’Iran se dit «légalement autorisé» à punir Israël après l’assassinat du leader du Hamas Ismail Haniyé la semaine dernière à Téhéran, l’État hébreu s’organise pour limiter au minimum toute éventuelle réaction ennemie. Parmi les hypothèses sur la table de Benyamin Netanyahu, il y aurait aussi celle d’une attaque préventive contre la République islamique. Une hypothèse qui ne serait envisagée que si Tel-Aviv découvrait des preuves irréfutables selon lesquelles les Iraniens s’apprêtaient à frapper. L’objectif d’un tel raid ? Dissuader les Pasdaran de commettre des actes susceptibles d’étendre le conflit à l’ensemble du Moyen-Orient, nous explique Federico Giuliani dans «Il Giornale».

La décision possible d’Israël

Selon «The Time of Israel», Tel-Aviv envisagerait donc l’idée de lancer une attaque préventive contre l’Iran. Ces dernières heures, le Premier ministre Benyamin Netanyahu avait notamment convoqué des responsables de la sécurité pour une réunion. Le ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, le chef du Mossad David Barnea et le chef du Shin Bet Ronen Bar, étaient présents.

Il semble que Tel Aviv ne sache pas exactement à quoi s’attendre de Téhéran et de ses alliés et qu’il envisage donc un large éventail d’options pour répondre au mieux à une éventuelle attaque ou, du moins, la prévenir. L’une de ces options consisterait à frapper l’Iran comme mesure dissuasive, bien que les responsables de la sécurité aient souligné qu’une telle décision ne serait autorisée que si Israël recevait des informations des services de renseignement confirmant l’imminence d’un raid des Iraniens.

A lire : Les risques d’une guerre régionale. L’Iran «attaque dans les 24 à 48 heures». Israël étudie la réaction

Selon les médias israéliens, Tel-Aviv aurait besoin que ses propres données de renseignement sur la question coïncident avec celles des États-Unis, mais même si tel était le cas, l’État hébreu pourrait toujours choisir d’éviter de s’engager dans la voie d’une attaque préventive. Parlant des États-Unis, Washington n’aurait aucune certitude quant à la manière dont un raid de Téhéran pourrait se concrétiser, étant donné que le gouvernement iranien n’a pas encore pris de décision définitive et qu’il est peu probable qu’il ait mis fin à la coordination avec ses alliés, le fameux Axe de la Résistance.

Le compte à rebours

Ces dernières heures sont très agitées. Les pays du G7 appellent à la désescalade au Moyen-Orient, craignant que les événements les plus récents et à venir ne déclenchent un conflit plus large. Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a déclaré dimanche à ses homologues du Groupe des Sept (G7) qu’une attaque de l’Iran et du Hezbollah contre Israël pourrait commencer dès aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle Blinken a convoqué une conférence téléphonique afin de se coordonner avec les alliés les plus proches des États-Unis et de tenter de générer une pression diplomatique de dernière minute sur l’Iran et le Hezbollah afin qu’ils réduisent leurs représailles contre Israël.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que «personne n’a le droit de douter du droit légal de l’Iran de punir l’agresseur». Le porte-parole a considéré l’action d’Israël dans l’assassinat d’Ismail Haniyé à Téhéran comme une grave violation des lois et règlements internationaux, qui portent atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran et aux coutumes politiques de la communauté internationale (…). «Nous avons le droit de défendre la sécurité nationale, la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays.

«Nous considérons qu’il s’agit d’un droit décisif et indiscutable. Personne n’a le droit de douter du droit légal de l’Iran de punir l’agresseur et de créer un moyen de dissuasion contre le régime sioniste usurpateur», a-t-il déclaré. Le compte à rebours a commencé.

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