Le Moyen-Orient se prépare à la guerre : bunkers, infrastructures à préparer et une alerte maximale

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(Rome, 2 août 2024). Israël et le Liban se préparent au moment où des représailles mutuelles se déchaîneront entre Israël, l’Iran et ses milices. Des populations en état de panique et des mesures de sécurité extrêmes

Le Moyen-Orient est à nouveau au seuil de l’heure H. Les tensions entre Israël et les milices du Hezbollah ainsi que celles résultant de la mort d’Ismail Haniyé ont, ces dernières heures, porté l’alerte aux plus hauts niveaux de la région et au-delà. Il y a quelques secondes, la nouvelle est tombée, encore à vérifier, des sirènes d’alerte rouge auraient retenti dans le centre d’Israël, comme le rapporte «Il Giornale».

Selon les informations du site israélien «Ynet», des appareils satellitaires ont été distribués aux ministres israéliens par crainte de représailles qui pourraient toucher les infrastructures de télécommunications après l’assassinat à Beyrouth du numéro 2 du Hezbollah Fouad Choukr et à Téhéran du leader politique du Hamas. Selon le même média relayé par le «Times of Israel», certains ministères ont également mis des téléphones satellites à disposition de leur personnel. L’indication serait «pas de panique», car il n’y aurait pas de rapports de renseignement spécifiques et ceux-ci ne seraient que des mesures d’extrême prudence dans une situation régionale de plus en plus complexe.

Il y aurait désormais une ruée à travers le pays pour obtenir des fournitures et des guides sur la manière de se comporter en cas d’attaque. Selon CNN, les Israéliens ont reçu des directives contenant des informations sur la manière de faire face à d’éventuelles attaques visant le pays, tandis que les supermarchés signalent une augmentation des ventes de produits de première nécessité. La chaîne de supermarchés «Victory» a en effet confirmé une augmentation allant jusqu’à 30% pour certains produits. Dans les rayons, les Israéliens prennent principalement de la nourriture en conserve, des céréales, des pâtes, du papier et des serviettes hygiéniques, de la viande congelée, de l’eau. À Jérusalem, la municipalité a publié des instructions sur ce qu’il faut faire en cas d’attaque, indiquant une série d’abris anti-aériens et de parkings devant servir d’abris. Quatre-vingt-dix secondes, c’est le temps nécessaire pour rejoindre les refuges. Et il est conseillé aux habitants de «nettoyer et préparer les abris à l’avance», de s’approvisionner en eau et en nourriture pour au moins trois jours, d’acheter des médicaments et même des torches. Car, selon le guide rapporté par CNN, «les coupures d’électricité pourraient durer plusieurs jours». Et il faut être prêt à «rester plusieurs jours dans des abris anti-aériens».

De son côté, le Hezbollah, au Liban, se prépare également à une attaque imminente. Ses miliciens nettoient les sites utilisés par le groupe dans la banlieue sud de Beyrouth, fief historique du mouvement chiite, selon des sources locales citées par la chaine «Al-Arabiya». Le Parti de Dieu serait également en train d’évacuer ses dirigeants de ses bastions situés à la périphérie de Beyrouth, craignant d’éventuels raids israéliens, comme le rapportent certains médias arabes, cités également par le «Times of Israel». Le groupe militant libanais aurait également déplacé son matériel militaire stocké à la périphérie de la capitale.

Dans la perspective d’une éventuelle escalade du conflit avec Israël, le Hezbollah a pour sa part commencé à évacuer son quartier général et ses centres de commandement situés dans son fief du sud de Beyrouth, tel que rapporté par la chaîne de télévision saoudienne «Al-Hadath», citée par les médias israéliens. Les mêmes sources affirment que le mouvement chiite pro-Téhéran a également mis en garde les locataires des immeubles dans lesquels vivent de hauts responsables de l’organisation, ainsi que les personnes qui y vivent dans des immeubles adjacents au quartier général du groupe, d’évacuer et de se rendre dans «un endroit plus sûr».

La FINUL suit l’évolution de la situation et n’exclut pas de relever le niveau d’alerte, actuellement de niveau 1, aux niveaux 2 ou 3, ce qui suppose que le contingent se réfugie dans ses bunkers, a rapporté le ministère espagnol de la Défense après une conversation qui a eu lieu hier entre la ministre Margarita Robles et le chef d’état-major de la mission FINUL, le lieutenant-colonel espagnol Javier Romera. Le ministère de la Défense a précisé que «la définition du niveau de sécurité est établie par la force déployée sur le terrain en fonction des circonstances du moment». Romera a évoqué un «calme tendu» dans la zone, avec 27 incidents enregistrés en 24 heures.

Alors que certains pays européens ont conseillé à leurs citoyens de quitter la zone, le «New York Times» a diffusé la nouvelle selon laquelle Washington serait prêt à envoyer davantage d’avions de chasse après les menaces proférées par l’Iran à l’encontre d’Israël.