Liban : alerte aux Italiens, «quitter le pays». Lufthansa et Air France suspendent leurs vols

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(Rome, 29 juillet 2024). Le Hezbollah a commencé à déplacer ses «missiles intelligents» qui seront utilisés en cas d’attaque de Tsahal. L’Iran profère ses menaces contre l’Etat hébreu : «Il sera responsable de conséquences imprévues»

Le Hezbollah intensifie ses bombardements. L’armée israélienne a rapporté qu’un barrage de missiles avait été lancé depuis le Liban en direction de la zone de Gomeh Junction, dans le nord d’Israël et près de Kiryat Shmona. Tsahal n’a toutefois pas fait état d’aucun blessé et il semblerait que des incendies se soient déclarés dans la zone touchée. De l’autre côté de la Ligne bleue, les forces de Tel-Aviv ont mené une double attaque aux drones visant un véhicule et une moto sur la route entre Mays al-Jabal et Chaqra, entraînant la mort de deux personnes, comme le rapporte «Il Giornale».

En outre, selon un responsable terroriste interrogé par l’AP, les hommes du Parti de Dieu ont commencé à déplacer des «missiles intelligents à guidage de précision» destinés à être utilisés si la situation l’exigeait. Cette décision a été prise après la menace de Tel-Aviv de lancer une attaque massive sur le Pays du Cèdre suite au bombardement qui avait pris pour cible le plateau du Golan et avait causé la mort de 12 enfants. Le membre du groupe islamiste a également précisé que la position du Hezbollah n’a pas changé et qu’il ne souhaitait pas une guerre totale, mais qu’il se battrait sans limites si elle devait toutefois éclater.

La diplomatie internationale s’efforce d’éviter cette éventualité, mais entre-temps les différents pays ont pris des précautions pour assurer la sécurité de leurs citoyens. Les Allemands ont été invités à «quitter d’urgence le Liban» et Berlin a averti qu’«une nouvelle escalade de la situation et un élargissement du conflit dans les zones du sud, y compris les zones de la périphérie sud de Beyrouth (le fief du Hezbollah), la vallée de la Beqaa, ne sont pas à exclure, y compris le district de Baalbek-Al-Hermel. Le ministère fédéral des Affaires étrangères a également indiqué qu’une intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël pourrait conduire à l’arrêt total des vols au départ de l’aéroport de Beyrouth. Lufthansa a déjà annoncé la suspension des liaisons avec la capitale libanaise jusqu’au 5 août. Cette décision a également été prise par Air-France, qui a bloqué la liaison entre Paris et Beyrouth les 29 et 30 juillet.

Un avertissement similaire a également été adressé aux Italiens par le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. «Certes, nous invitons aujourd’hui tous les Italiens qui se trouvent au Liban à faire preuve de la plus grande prudence. Ceux qui peuvent retourner en Italie, qu’il le fasse. Nous déconseillons fortement de se rendre dans ce pays tant la situation est aussi compliquée», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. «Nous suivons avec une grande attention non seulement nos 1.200 soldats qui entraînent les forces armées libanaises, mais aussi les 3.000 Italiens. Nous sommes prêts à toute éventualité si, et nous espérons que cela n’arrivera pas, la situation s’aggravait. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour garantir la sécurité des Italiens vivant au Liban». Des invitations à quitter le Pays du Cèdre ont également été adressées aux citoyens belges, français et norvégiens par leurs gouvernements respectifs.

L’Iran, principal soutien du Hezbollah, s’est immiscé dans cette situation très tendue, mettant en garde Israël contre d’éventuelles «conséquences imprévues» en cas de nouvelle campagne militaire au Liban.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que «toute action ignorante de la part du régime sioniste peut conduire à élargir la portée de l’instabilité, de l’insécurité et de la guerre dans la région» et a souligné que l’État hébreu sera responsable des conséquences d’un «comportement aussi stupide». Kanaani a également accusé Tel-Aviv d’imputer au Hezbollah le massacre du Golan afin de détourner l’attention de l’opinion publique de ce qui se passe dans la bande de Gaza.