Liban : dans l’attente de la riposte d’Israël, la France, la Norvège et la Belgique appellent leurs citoyens à «quitter au plus vite»

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(Rome, 28 juillet 2024). Suite à l’attaque d’hier menée par le Hezbollah sur le plateau du Golan, les ministères des Affaires étrangères de France, de Norvège et de Belgique ont demandé à leurs concitoyens de «quitter le Liban au plus vite»

La virulence accrue des attaques entre Israël et les milices du Hezbollah conduit de nombreux pays à conseiller à leurs compatriotes de quitter le territoire libanais. Suite à l’attaque d’hier sur le plateau du Golan, les ministères des Affaires étrangères de France, de Norvège et de Belgique ont demandé à leurs concitoyens de quitter le Liban au plus vite. La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines (MEA) a toutefois déclaré dans un communiqué avoir reporté le retour de certains vols de ce soir à demain matin, sans en indiquer la raison, écrit Francesca Salvatore dans «Il Giornale».

Le Hezbollah évacue ses principales installations

Une attaque israélienne contre le Liban est certaine, mais des efforts diplomatiques sont en cours pour garantir qu’elle puisse être à une échelle limitée, en évitant les grandes villes, dont Beyrouth, et les zones densément peuplées, ont rapporté les médias locaux dont la célèbre chaine «MTV», citant des sources diplomatiques américaines et libanaises, selon lesquelles cette approche vise à empêcher le Hezbollah de lancer une riposte significative. Le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour qu’il «fasse preuve de retenue».

Selon un rapport cité par le journal israélien «Yedioth Ahronoth», au Liban, après l’attaque d’hier sur le plateau du Golan, le groupe Hezbollah est déjà «en état d’alerte» et, en prévision des représailles israéliennes, a déjà évacué ses installations clés dans le sud et l’est du pays en prévision d’une puissante riposte israélienne qui tarde toutefois à venir. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, de retour à Tel-Aviv il y a quelques heures, plus tôt que prévu pour son voyage aux États-Unis, participe à la réunion du cabinet de sécurité convoquée à la suite de l’attaque perpétrée hier contre un terrain de football de Majdal-Shams, une ville située sur le plateau du Golan.

L’hypothèse du gouvernement libanais

Le gouvernement libanais ne croit cependant pas au caractère intentionnel de l’attaque d’hier du Hezbollah contre Majdal-Shams et n’exclut pas que le groupe, qui a nié tout lien avec l’incident, n’ait pas été impliqué. S’adressant à la BBC, le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a déclaré que la mort des douze enfants pouvait avoir été causée par une erreur israélienne, par le Hezbollah ou par une autre organisation.

Le ministre a exclu «l’hypothèse selon laquelle le Hezbollah aurait mené l’attaque contre la ville de Majdal-Shams, sur le plateau du Golan occupé, car depuis le début du conflit dans le sud, le Hezbollah n’a pas attaqué de lieux civils, mais seulement des positions militaires». Les victimes pourraient donc être le résultat d’une attaque «d’une autre organisation, d’une erreur israélienne ou d’une erreur du Hezbollah», raison pour laquelle le ministre libanais a appelé à l’ouverture d’une enquête internationale ou à la convocation du comité tripartite de la Finul pour clarifier ce qui s’est passé. Le chef de la diplomatie de Beyrouth avait alors prévenu qu’«une attaque d’Israël contre le Liban entraînerait une détérioration de la situation dans la région et le déclenchement d’une guerre régionale».

Les réactions internationales

Alors que le risque d’escalade existe, les réactions internationales se multiplient. L’Egypte met en garde contre une guerre au Liban, affirmant qu’elle pourrait «conduire à une guerre impliquant toute la région». Dans un post sur X, le ministère des Affaires étrangères souligne l’importance de «soutenir le Liban, son peuple et ses institutions et de lui épargner le fléau de la guerre». Sans mentionner le Hezbollah ni condamner le tir de roquette d’hier, le Caire réitère ses appels à un «cessez-le-feu immédiat et complet qui mettra fin au plus vite aux souffrances humaines dans la bande de Gaza et permettra à la communauté internationale de contenir les répercussions de la crise».

Le Hezbollah paiera «un prix élevé pour l’attaque sur le plateau du Golan», a prévenu le Premier ministre israélien : Israël promet de «frapper l’ennemi avec force», ajoute-t-il.

De son côté, l’Iran a mis en garde Israël contre les conséquences d’une attaque de représailles au Liban. «Toute action peut conduire à l’escalade» de la guerre dans la région, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.