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Le retrait de Biden et les risques pour l’OTAN : ce qui peut se passer désormais

(Rome, 21 juillet 2024). La sortie soudaine de Joe Biden de la course à la Maison Blanche a effectivement remis en question ses actions présentes et passées : la pression subie également par Obama est une manière implicite de déclarer qu’il n’est plus capable d’être président des États-Unis

La nouvelle choquante de la sortie de Biden de la course électorale a immédiatement ouvert un débat animé sur l’avenir des élections. Mais les enjeux vont bien au-delà du Bureau Ovale, à commencer par l’équilibre mondial, écrit Marco Petrelli dans «Il Giornale».

Comme on le sait, Joe Biden a été le principal soutien international de Kiev, ainsi que le véritable architecte du retrait controversé d’Afghanistan, qui reste encore aujourd’hui une plaie pour l’OTAN.

Les ombres sur les crédits pour Kiev

Sa sortie de scène, après de fortes pressions du parti dont il est le leader, a effectivement remis en question ses actions présentes et passées : le président américain n’est pas seulement un chef d’État, mais le commandant en chef de la plus grande démocratie au monde et de la plus grande puissance militaire de la planète. Et se voir demander de faire marche arrière de la part d’un ancien président (Obama) et des membres du parti démocrate, c’est admettre, implicitement, qu’il n’est plus en mesure d’assumer les responsabilités de sa fonction.

Ce n’est pas une mince affaire, surtout un mois seulement après le nouveau programme d’aide de 225 millions de dollars en faveur de l’Ukraine, un nouvel investissement important qui, en cas de victoire de Donald Trump, pourrait se transformer en boomerang pour le front anti-Poutine aux États-Unis et en Europe. Autant d’argent (qui fait partie d’autres capitaux précédemment investis pour la défense ukrainienne) alloué par un dirigeant qui n’était probablement plus capable de se gérer lui-même, encore moins de gérer un conflit international.

L’OTAN et la guerre russo-ukrainienne

Si Joe Biden était resté sur scène jusqu’à la descente du rideau, l’OTAN et l’Ukraine auraient pu poursuivre les stratégies défensives et diplomatiques adoptées jusqu’à présent pour contenir la Russie, fortes du soutien du locataire de la Maison Blanche et de l’espoir de sa reconduction en novembre 2024.

Mais des semaines de doutes exprimés par les bases, les dirigeants et les bailleurs de fonds du Parti démocrate avaient déjà écorné l’image du 46e locataire de la Maison Blanche ; Aujourd’hui, sa sortie de scène constitue un coup dur à la fois pour l’avenir des démocrates américains et pour le bon déroulement des opérations militaires en Europe de l’Est.

Soyons clairs, le fait que Kamala Harris ou Gretchen Whitmer se présentent face à Donald Trump ne signifie certainement pas que la guerre russo-ukrainienne s’arrêtera dans l’attente du résultat des élections. D’ici là, en effet, les plans déjà approuvés par l’administration américaine et l’OTAN se poursuivront selon les délais et les modalités prévus.

L’OTAN et Kiev : pas d’actions risquées

Ce qui est certain, c’est que pour l’Alliance atlantique et pour Kiev, il vaudrait mieux ne pas appuyer sur l’accélérateur d’un financement supplémentaire et d’une augmentation des flux d’armes. En effet, à l’automne, lorsque se jouera le match décisif entre Trump et le candidat démocrate, Jens Stoltenberg cédera aussi sa place à Mark Rutte comme nouveau secrétaire de l’OTAN qui, en cas de victoire des républicains, se retrouvera dans une situation difficile de gérer les engagements pris par l’OTAN avec les éventuelles nouvelles exigences de Trump.

Trump qui, malgré son soutien à Xi Jinping et à Poutine au Michigan, a probablement peu de chances de mettre un terme au conflit du jour au lendemain, se concentrant plutôt sur ce qu’il a déjà promis : un appel aux pays membres de l’Alliance d’augmenter leurs budgets de la défense et un engagement à négocier avec le Kremlin en vue d’une solution diplomatique.

L’OTAN avec Donald Trump

Il s’agit de tout un problème pour le nouveau secrétaire général : s’il est vrai que la discussion sur l’augmentation du budget dure depuis 2006, l’année dernière, c’est précisément la perception de la menace russe qui a amené les États membres à se mettre d’accord sur la nécessité d’augmenter les crédits.

Si cette menace devait être réduite, peut-être par la cession de territoires ukrainiens à Moscou en échange de la paix, comment Rutte parviendrait-il à convaincre les pays membres de maintenir leurs engagements financiers dans une Alliance qui a été de facto vaincue sur le plan diplomatique et qui n’a plus de menace contre laquelle s’armer ?

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