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Syrie : arrestation à Los Angeles de l’ancien chef de la sécurité politique de Damas le général Samir Othman Al-Cheikh

(Roma, 18 juillet 2024). Aux Etats-Unis, la police a arrêté l’ancien chef de la branche de la sécurité politique dans la campagne de Damas et directeur de la prison d’Adraa, le général de brigade Samir Othman Al-Cheikh, accusé d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, après qu’une Organisation syrienne ait révélé où il se trouvait

Âgé de 72 ans, originaire du gouvernorat d’Idlib, l’homme a joué un rôle clé dans le siège et l’encerclement de la ville de Deir Ez-Zor, ainsi que dans la prise de la ville par les forces du régime syrien. Il a également contribué à l’arrestation et à la torture de plusieurs personnes, dont des milliers de jeunes de Deir Zz-Zor et de ses environs. Il convient de noter que d’anciens prisonniers d’Adra ont parlé de famine, d’abus physiques, de torture et d’agressions sexuelles. De nombreux détenus ont été maintenus en prison pendant de longues périodes sans procès ou sont morts en détention.

Moaz Moustafa, directeur exécutif de l’Organisation syrienne d’urgence, a déclaré au journal «Al-Qods Al-Arabi» que son organisation «a informé le gouvernement américain de la présence de Samir Othman Al-Cheikh sur le sol américain et a travaillé avec divers service, y compris le ministère américain de la Justice, pour empêcher Al-Cheikh de partir, ce dernier voulant se rendre à Beyrouth.

Il est intéressant de souligner qu’Al-Cheikh, qui vit à Los Angeles en tant que résident permanent depuis 2020, est accusé de tentative de fraude dans sa demande de citoyenneté américaine, selon une plainte pénale déposée la semaine dernière.

Concernant la fourniture d’informations et le lieu de résidence du général, Moaz Moustafa a déclaré qu’«avec l’aide d’une réfugiée syrienne récemment arrivée en Amérique, nous avons confirmé la présence d’Al-Cheikh aux États-Unis. Nous avons informé le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Justice et toutes les parties concernées par sa présence, même l’ambassadrice itinérante des États-Unis pour la justice pénale mondiale, Beth Van, et le «Federal Bureau of Investigation» (FBI), où nous avons travaillé ensemble afin de fournir des informations, des témoins et des documents sur ses déplacements et sur l’ensemble de ses fonctions en Syrie, que ce soit dans la prison d’Adra ou ailleurs. Nous avons également communiqué avec les Réseaux syriens des droits de l’homme et d’autres organisations afin de fournir des informations sur les crimes qu’il a commis en Syrie.

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Le président syrien Bashar al-Assad a nommé Samir Othman Al-Cheikh gouverneur de Deir ez-Zor en 2011 après avoir pris sa retraite, par un décret portant le n° 278. Il a également quitté le poste de chef de la branche de la sécurité politique dans la campagne de Damas. Il a pris la direction de la prison d’Adra, de 2005 à 2008, toujours selon Moustafa.

Et Moustafa d’ajouter : «nous nous battrons pour poursuivre ces criminels qui tentent de sortir du système de protection du régime, et nous les traduirons en justice, ici aux États-Unis, pour le bien de chaque enfant, homme et femme qui ont perdu la vie et leurs biens à cause de leurs pratiques criminelles.

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Au cours des dernières années, les pays occidentaux ont pu arrêter de nombreux officiers du régime syrien et les traduire en justice pour leur implication dans la commission de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

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La cour d’appel de Paris, a également ratifié, au milieu du mois dernier, le mandat d’arrêt émis par les juges d’instruction contre le président syrien Bachar al-Assad, accusé de complicité de crimes contre l’humanité pour usage d’armes chimiques en août 2013.

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