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L’OTAN s’est engagée à fournir une assistance à long terme à l’Ukraine lors du sommet de Washington

(Rome, Bruxelles, Paris, 12 juillet 2024). D’ici l’année prochaine, un financement minimum de 40 milliards d’euros sera alloué par les 32 pays alliés, et le commandement militaire de Wiesbaden (Allemagne) sera opérationnel dès fin 2024 pour la coordination commune de l’aide militaire. Kiev a réaffirmé la «voie irréversible» vers l’adhésion à l’Alliance atlantique

Les trois jours passés à Washington se sont achevés sur le renouvellement de l’engagement de l’OTAN envers l’Ukraine sur les plans politique et militaire. Les dix années de Jens Stoltenberg à la tête de l’Alliance atlantique touchent à leur fin, avant que l’ancien Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, ne passe le relais en octobre. Le 75e sommet de l’Organisation de l’Atlantique Nord était censé être le moment décisif pour «pérenniser» l’alliance et, du moins dans la mesure du possible, il a répondu aux attentes. «Nous avons l’intention de fournir un financement de base minimum de 40 milliards d’euros d’ici l’année prochaine et de fournir à l’Ukraine des niveaux durables d’assistance à la sécurité», lit-on dans la Déclaration de Washington publiée hier (11 juillet) à l’issue du sommet, en passant par le nouvel engagement d’assistance à la sécurité à long terme pour Kiev, qui sera réévalué l’année prochaine lors du sommet de l’OTAN à La Haye (Pays-Bas), comme le rapporte Federico Baccini dans «Eunews».

Tout d’abord, comme espéré à la veille du sommet, la «voie irréversible de l’Ukraine vers une intégration euro-atlantique complète, y compris l’adhésion à l’OTAN» est inscrite noir sur blanc : «Nous soutenons pleinement le droit de l’Ukraine de choisir ses propres arrangements de sécurité et décider de son propre avenir, sans ingérence extérieure» et, grâce aux «réformes démocratiques, économiques et sécuritaires exigées» lors du sommet de Vilnius en 2023, «l’avenir de l’Ukraine réside dans l’OTAN». Mais c’est le plan opérationnel qui est le plus étudié par les 32 alliés, en coordination avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avec la décision de mettre en place l’assistance et la formation de l’OTAN en matière de sécurité pour l’Ukraine «afin de coordonner la fourniture d’équipements militaires et de formation». Mais sans que l’OTAN ne soit impliquée dans le conflit.

Dans ce contexte, la création du nouveau commandement militaire à Wiesbaden (Allemagne), qui «à partir de fin 2024» sera chargé de coordonner les opérations d’envoi d’aide et de formation des soldats ukrainiens, revêt une importance particulière. Concrètement, cela signifiera que la responsabilité passera des États-Unis (dont le Pentagone dirige actuellement le Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine) à l’ensemble de l’OTAN, garantissant, précisément, un avenir même en cas de tempête politique à Washington. Le plus grand risque est celui du retour de Donald Trump à la Maison Blanche après les élections de novembre, ce qui pourrait remettre complètement en cause la participation américaine à l’organisation et son financement, mais aussi la protection des alliés et les relations avec la Russie de Vladimir Poutine.

Concernant le soutien des 32 pays alliés à l’Ukraine, les gouvernements devraient communiquer directement avec l’OTAN «deux fois par an, le premier rapport devant inclure les contributions apportées après le 1er janvier 2024», tandis qu’à Kiev, sera nommé «un haut représentant» de l’Alliance. «Ce sommet de l’OTAN envoie un message puissant d’unité et un signal fort au monde : notre détermination à soutenir l’Ukraine est plus forte que jamais, notamment à travers le Pacte pour l’Ukraine, un ensemble d’accords de sécurité bilatéraux», a clairement indiqué Charles Michel, le Président du Conseil de l’UE à Washington, aux côtés du haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Borrell lui-même a dû rassurer les alliés sur les escapades de l’inquiétant (remuant) Premier ministre hongrois et président en exercice du Conseil de l’UE (jusqu’au 31 décembre), Viktor Orbán, qui, avec ses «missions de paix», s’est rendu en une seule semaine chez l’autocrate russe Poutine, le président chinois Xi Jinping et l’ancien président américain Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, sans aucun mandat de l’Union et de ses Etats membres.

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