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G7-Italie : premier accord pour débloquer des fonds (russes) pour l’Ukraine

(Rome, Paris, 13 juin 2024). Ce G7 italien, dont le rideau vient de tomber, a le goût de Yalta. En effet, les dirigeants qui se sont réunis aujourd’hui ne resteront peut-être pas debout jusqu’au prochain sommet des Sept. «Six canards boiteux et Giorgia Meloni», titrait aujourd’hui Politico : Emmanuel Macron, Rishi Sunak et Joe Biden seront bientôt aux prises avec le défi du vote ; Olaf Scholz humilié et offensé par le vote européen ; Fumio Kishida dont la popularité en chute libre et Justin Trudeau qui est tout simplement fatigué du travail «fou». Et quand les canards boitent, comme on le sait, les promesses scellées ensemble peuvent ne valoir qu’un penny. L’invité spécial de la première journée de travail était Volodymyr Zelensky, arrivé dans les Pouilles pour plaider la cause de Kiev, écrit Francesca Salvatore dans «Inside Over».

Seule Giorgia Meloni est portée par son succès lors des élections législatives européennes, la plupart des dirigeants des pays membres du G7 sont confrontés à des difficultés dans leurs pays, rapporte un observateur européen.

Les dirigeants du G7 sont parvenus à un accord visant à utiliser les bénéfices provenant des actifs souverains russes gelés afin d’aider l’Ukraine en lui apportant un financement d’environ 50 milliards de dollars. Selon une déclaration convenue entre les sept, publiée en avant-première par le Financial Times, «dans le but de répondre aux besoins actuels et futurs de l’Ukraine face à une défense prolongée contre la Russie, le G7 lancera des prêts extraordinaires d’accélération des recettes (Extraordinary Revenue Acceleration ou ERA) afin de mettre environ 50 milliards de dollars de financement supplémentaire à la disposition de l’Ukraine d’ici la fin de l’année». Les fonds devraient être déboursés par de multiples canaux qui les affecteront aux besoins militaires, budgétaires et de reconstruction de l’Ukraine.

Deux sessions de travail ont eu lieu à ce sujet jeudi, dont une en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il est reparti avec un accord d’aide financière de la part de ses homologues américain, français, allemand, des premiers ministres canadien, japonais, britannique, ainsi que des représentants de l’Union européenne, selon la presse.

Les actifs russes resteront bloqués jusqu’à ce que Moscou cesse les hostilités et rembourse les dommages causés par la guerre. Un haut responsable de l’administration Biden a déclaré que l’accord prévoyait un prêt auprès de plusieurs prêteurs afin de réduire les ratios de risque, mais les détails exacts n’ont pas encore été déterminés. L’étape suivante consistera à obtenir l’approbation des États membres de l’Union européenne, avec la signature de contrats entre les prêteurs, l’Ukraine et les éventuels intermédiaires. Chaque prêt pourrait avoir un destin spécifique : militaire, économique ou humanitaire. La majorité nécessaire à la mise en œuvre du plan serait déjà assurée, mais des surprises de dernière minute pourraient rebondir.

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