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Israël : la tension monte avec l’Egypte, de nouveaux bombardements sur Rafah

(Rome, Paris, 30 mai 2024). Ce fut une nuit de bombardements intenses sur Rafah et d’affrontements dans la ville située à l’extrême sud de Gaza, après qu’Israël a déclaré avoir pris le contrôle du couloir de Philadelphie, une zone tampon stratégique le long de la frontière entre le territoire palestinien et l’Égypte. Le porte-parole militaire, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé qu’Israël avait pris le «contrôle opérationnel» de cette étroite zone frontalière, où, selon lui, «environ 20 tunnels ont été découverts». L’Égypte, médiateur de longue date dans le conflit et critique de plus en plus ouvertement l’opération israélienne, a rejeté les accusations selon lesquelles les tunnels servaient à la contrebande d’armes. «Israël utilise ces accusations pour justifier la poursuite de l’opération Rafah», a déclaré une source égyptienne de haut rang au journal «Al-Qahera News», comme le rapporte le quotidien «Il Tempo».

Des responsables égyptiens ont déclaré qu’une éventuelle prise de contrôle du couloir de Philadelphie par Israël constituerait une violation de l’accord de paix historique conclu en 1979 entre les deux pays. Lors d’une visite à Pékin, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à une aide humanitaire accrue pour Gaza et a réitéré l’opposition de longue date de son pays à «toute tentative visant à forcer les Palestiniens à fuir leur terre».

Sur le terrain, des témoins ont fait état de combats dans le centre et l’ouest de Rafah et que les forces israéliennes ont démoli plusieurs bâtiments dans les quartiers de l’est de la ville. Des frappes à l’artillerie ont atteint le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, au nord du territoire, où d’épais panaches de fumée s’élevaient des camps de réfugiés de Jabalia et Beït-Lahia. Entre-temps, un flux continu de civils fuit Rafah, transportant leurs biens sur le dos, dans des voitures ou dans des charrettes tirées par des ânes. L’attaque du week-end dernier, qui a tué 45 personnes dans un camp de réfugiés, a déclenché une nouvelle vague de condamnations, notamment une campagne sur les réseaux sociaux avec le slogan «Tous les regards sur Rafah».
«All eyes on Rafah», il s’agit d’une image invitant en effet à tourner «tous les regards vers Rafah». Elle a été partagée depuis lundi par plus de 47 millions d’utilisateurs des réseaux sociaux après une frappe israélienne sur un camp de déplacés de la bande de Gaza.

L’image susmentionnée, indique la presse transalpine, a été générée très probablement par une intelligence artificielle. Elle est devenue un socle pour protester contre les bombardements israéliens à Rafah, ville frontalière de l’Egypte, où s’entassent plus d’un million de Palestiniens déplacés par la guerre déclenchée le 8 octobre dernier, en réponse à l’attaque terroriste contre Israël menée par le mouvement Hamas.

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