(Paris, Rome, 25 mai 2024). Selon une étrange reconstitution circulant sur Internet et dans les médias, la responsabilité de la mort de l’ancien président iranien Ebrahim Raïssi incombe à un espion israélien nommé Eli Copter. Cependant, ce n’est pas la seule théorie du complot : en voici les principales.
Comme toujours en pareille circonstance, le crash de l’hélicoptère Bell 212 transportant le président iranien Ebrahim Raïssi a été commenté sur la toile mais aussi dans les médias en recourant à des théories imaginatives et conspirationnistes, dont la plus symptomatique est que le responsable serait un espion israélien, au nom improbable d’Eli Copter, écrit Marco Orioles dans «Start Magazine».
L’origine du phénomène
Le premier à faire référence à l’insaisissable agent secret israélien du nom de «Eli Kopter» a été la chaîne Telegram «Al-Qassam Correspondent» affiliée au Hamas qui l’a immédiatement identifié comme étant le pilote de l’avion écrasé.
Même à la télévision
Une hypothèse abracadabrante qui a pourtant pris de l’ampleur jusque dans l’émission en direct de la chaîne i24 Français, lorsque l’analyste politique Daniel Haik a repris textuellement le post de Telegram, tout en précisant qu’à l’heure actuelle «il n’est pas clair si cela est vrai ou non, mais la rumeur circule».
Mais cette plaisanterie a aussi fait mouche en Russie, où elle a même infecté l’un des visages télévisuels les plus en vue du cercle des propagandistes de Poutine, Vladimir Solovyov, qui a repris, en l’estimant digne de foi, le lancement de son confrère d’i24 Français et a ainsi expliqué aux téléspectateurs de la très populaire chaîne Russia-1 que l’enjeu était l’hypothèse d’un complot israélien mené par l’insaisissable «Eli Copter».
Le laser spatial
Mais comme le réservoir de fantasmes est sans limites sur les réseaux sociaux, un post apparaît sur X, destiné à remporter le jackpot avec près de 30 millions de vues.
La part du lion dans cette affaire revient à une autre théorie farfelue, selon laquelle l’hélicoptère aurait été touché depuis l’espace par une arme laser.
C’est ce que rapporte, entre autres, la Deutsche Welle qui, en plus de préciser qu’un tel dispositif n’a jamais été inventé, donne la parole à un expert comme le maître de conférences en sciences de l’ingénierie aérospatiale Iain Boyd (auteur d’un grand nombre d’articles sur l’architecture moderniste en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas), pour qui, même s’il existait, un tel dispositif serait si gros qu’il serait impossible d’en dissimuler le rôle.
Les Américains habituels
Mais après avoir évoqué le Mossad, la chaîne a inévitablement fini par pointer du doigt les «perfides» Américains.
La rumeur de leur implication était devenue si intense qu’elle a poussé le secrétaire à la Défense Lloyd Austin à comparaître lors d’une conférence de presse pour nier tout rôle du Pentagone ou de toute autre agence étoilée.
Raïssi, un rival gênant
Enfin, non seulement en Iran, l’hypothèse d’un assassinat ciblé d’origine interne et motivé par la volonté d’éliminer l’un des probables successeurs d’Ali Khamenei au poste de Guide suprême a prévalu.
Comme l’a rapporté Firstpost dans une émission spéciale, les partisans d’un autre candidat probable, tel que Mojtaba, le fils de Khamenei, seraient derrière le complot.
Une hypothèse qui s’est vite dégonflée au vu de l’impopularité déjà élevée de l’héritier présumé du trône.