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Les révélations d’Erdogan, allié des terroristes : «plus d’un millier de membres du Hamas soignés en Turquie»

(Rome, Paris, 14 mai 2024). Le président turc a fait connaître son soutien direct à l’effort de guerre des terroristes lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre grec Mitsotakis. L’accusation contre Netanyahu : «Il attaque des innocents à Rafah»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a jamais caché qu’il se rangeait du côté des terroristes palestiniens, mais il vient de franchir une étape supplémentaire en soutenant la cause des bouchers du 7 octobre. Le dirigeant d’Ankara a en effet révélé que « plus de 1.000 membres du Hamas » étaient soignés en Turquie pour des blessures subies lors d’affrontements avec l’armée israélienne.

Erdogan l’a révélé lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. « Le Hamas est une organisation de résistance dont les terres sont occupées depuis 1947 et qui les a protégées après l’occupation. Je ne vois pas le Hamas comme une organisation terroriste, au contraire, je vois le Hamas comme un groupe qui lutte pour protéger ses terres et son peuple », a-t-il ajouté, soulignant qu’il estime « cruel » de parler de terrorisme de la part de l’organisation palestinienne après « que 40.000 personnes sont mortes à Gaza. Bien sûr, le Hamas tue, mais nous devrions aussi parler de terrorisme pour ceux qui fournissent les armes du massacre en cours à Gaza ». Le président turc a également réitéré son soutien à la création d’un État palestinien à l’intérieur des frontières de 1967, écrit Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale».

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Par ailleurs, avant la rencontre avec Mitsotakis, Erdogan a salué le pas franchi par le Hamas vers un accord de paix avec l’approbation par le bureau politique du mouvement islamiste de la proposition de trêve avancée par l’Egypte et le Qatar, avant de critiquer sévèrement le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. « Le Hamas a franchi une étape fondamentale vers un cessez-le-feu permanent. Cependant, la réponse de l’administration Netanyahu a été d’attaquer les innocents de Rafah », a-t-il déclaré dans un discours prononcé lors du Sommet mondial de consultation des érudits musulmans à Istanbul. « Nous avons vu que ceux qui se disent pays de la liberté se tournent soudainement vers le fascisme lorsque les intérêts d’Israël sont en jeu. Tous les principes, toutes les règles et toutes les lignes relatifs aux droits de l’homme et aux libertés ont été bafoués aux yeux du monde entier ».

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Des propos extrêmement durs, explicitement dirigés contre les États-Unis, chef de file de l’OTAN dont la Turquie fait également partie. Les déclarations d’Erdogan, combinées aux révélations (susmentionnées) sur les blessés palestiniens soignés dans les hôpitaux du pays, pourraient avoir de graves conséquences sur le statut d’Ankara au sein du bloc occidental.

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Plusieurs pays du Pacte, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, considèrent le Hamas comme une organisation terroriste et le fait que le Sultan de Turquie ait admis lui apporter un soutien direct dans son effort de guerre rend la présence de la Turquie au sein de l’Alliance qui , sur le papier, défend des valeurs contraires à celles incarnées par le mouvement de Gaza.

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