France : un fourgon pénitentiaire attaqué, deux agents tués, trois autres blessés. Le détenu en fuite

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(Rome, 14 mai 2024). Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres ont été blessés, ce mardi 14 mai en fin de matinée, lors de l’attaque d’un fourgon au péage d’Incarville par quatre hommes armés. Un détenu, connu des services de justice, a pris la fuite

Le plan « Épervier » a été déclenché pour tenter de retrouver le fugitif et le commando. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, et plus précisément la Junalco, la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée.

Peu après 11 heures, un fourgon de l’administration pénitentiaire qui transportait un détenu, entre Rouen et Évreux, a été attaqué par un commando composé de quatre hommes armés, répartis dans deux véhicules. L’attaque s’est produite sur l’autoroute A154 au péage d’Incarville, situé sur la commune de Val-de-Reuil.

L’attaque s’est déroulée sous les yeux d’automobilistes arrêtés au péage et dont certains ont filmé une partie de la scène. Sur une vidéo postée sur X, on aperçoit à travers le pare-brise d’un véhicule, deux des malfaiteurs habillés en noir des pieds à la tête, pointant leurs armes pour braquer les véhicules de l’administration pénitentiaires bloqués par une berline noire.

Au moins deux agents pénitentiaires ont été tués dans l’attaque, un officier et un gardien. « L’un d’entre eux laisse une femme et deux enfants, l’autre laisse une femme enceinte de cinq mois », a fait savoir le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.

Les deux hommes sont respectivement nés en 1972 et en 1989, disent les sources.

Trois autres agents ont été blessés, deux d’entre eux se trouvent dans un état critique, « leur pronostic vital est engagé », a précisé le garde des Sceaux. Le dernier agent, blessé à l’oreille, est sorti de l’hôpital.

Le détenu a pris la fuite avec le commando, reparti à bord de deux voitures qu’ils ont rapidement abandonnées et incendiées avant de monter à bord d’une troisième voiture non identifiée à l’heure actuelle.

Le convoi pénitentiaire n’avait pas d’escorte de la police ou de la gendarmerie nationale, selon une source proche du dossier. Celle-ci a expliqué qu’une escorte n’était pas « systématique » et était déployée à la demande de l’administration pénitentiaire. Néanmoins, le convoi était composé de cinq agents pénitentiaires dont un officier.

Surnommé « La Mouche », le détenu qui s’est évadé a été identifié comme étant Mohammed Amra. Cet homme âgé de 30 ans a été condamné le 10 mai 2024 pour « vol avec effraction » par le tribunal d’Évreux, a fait savoir Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris dans un communiqué de presse. Il a également été mis en examen par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille pour « enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort », a-t-elle indiqué.

Selon plusieurs sources, il est aussi mis en examen pour « tentative d’homicide » en bande organisée à Saint-Étienne-du-Rouvray. « La Mouche » a été incarcéré à la prison des Baumettes, à celle de la Santé avant d’arriver à Évreux. Selon une source policière, ce detenu est décrit comme étant à la tête d’un réseau de stupéfiants.

Il y a deux jours, le détenu qui s’est échappé avait tenté de scier les barreaux de sa cellule, rapporte une source pénitentiaire. Il avait été placé à l’isolement et son niveau de surveillance avait été élevé à « Escorte 3 ». Au moment de l’attaque, « La Mouche », incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux, était en cours d’extraction pour se rendre au tribunal judiciaire de Rouen, selon les dernières informations.

Le Président français Emmanuel Macron a réagi sur X : «l’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous. La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français». «Nous serons intraitables», précise le Président Macron.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pour sa part indiqué sur X que le plan «Epervier» a été déclenché ce mardi. «Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver ces criminels. Sur mon instruction, plusieurs centaines de policiers et de gendarmes sont mobilisés», a-t-il précisé.