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En réponse aux propos de Paris et Londres, Poutine met en garde : «risque d’escalade directe»

(Paris, Rome, 04 mai 2024). La réponse du Kremlin : «Les propos de Macron et de Cameron sont dangereux». Antonio Tajani dit «non aux soldats italiens en Ukraine». Des bombes sur Kharkiv, Chasiv Yar sur le point de tomber

Emmanuel Macron à The Economist et David Cameron à Reuters, les deux entretiens se recoupent, voyagent à un moment donné sur la même piste et font craindre une escalade, comme le rapporte Luigi Guelpa dans «Il Giornale».

Le Président français Emmanuel Macron n’a pas exclu d’envoyer des troupes françaises en Ukraine dans certaines circonstances. Le ministre britannique des Affaires étrangères a promis depuis Lviv une aide militaire annuelle à Kiev d’un montant de 4 milliards de dollars, ajoutant que « Londres n’a aucune objection quant à l’utilisation d’armes sur le sol russe ». Des propos que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifie d’«inquiétantes». Ils pourraient mettre en péril l’ensemble du système de sécurité de l’Europe ». Le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, a apaisé les tensions en soulignant : « Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie et nous n’enverrons pas de soldats italiens combattre en Ukraine ».

D’un point de vue diplomatique, il ne faut pas sous-estimer le bras de fer entre Berlin et Moscou. En effet, l’Allemagne a accusé un groupe de hackers, parrainé par la Russie, d’avoir mené une cyberattaque en 2023 contre des membres du Parti social-démocrate. Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, parle d’une « attitude intolérable qui aura des conséquences ». La condamnation de la cyberattaque vient également des États-Unis. La mission diplomatique russe en Allemagne rejette sur Telegram les accusations portées et demande à Bonn « de fournir des preuves ».

Sur le front russe, Vladimir Poutine, qui prépare la rencontre à Pékin avec Xi Jinping (15 ou 16 mai), voudrait remporter un succès important sur le terrain le 9 mai, date de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale, en mettant la main sur Kharkiv (ville bombardée hier, avec deux victimes enregistrées) ou Soumy, en massant des hommes à Koupiansk, en utilisant, selon la CIA, des composants de guerre de fabrication chinoise. Le tsar de Moscou a rencontré jeudi le gouverneur de la région de Toula, Alexeï Doumine, ancien allié de feu Evgueny Prigozhin. Alexeï Doumine se serait vu proposer le poste de vice-ministre de la Défense, un poste vacant après l’arrestation de Timour Ivanov. Dans les plans de Poutine, Doumine serait nommé pour faire pression sur l’actuel ministre de la Défense Sergueï Choïgou et accélérer la conquête du plus grand nombre de territoires possible, bien que plusieurs analystes soutiennent que Kiev ne subira pas un effondrement total sur le front. Choïgou rappelle que depuis le début de l’année, ses hommes ont pris le contrôle de 547 kilomètres carrés de territoire.

Sur le terrain, l’actualité du jour est la mort d’une centaine de soldats russes dans une attaque menée avec des missiles américains Atacms contre un camp d’entraînement à Mozhnyakivka (Lougansk). Après un raid en Crimée en avril, il est désormais clair que Kiev dispose du premier approvisionnement en missiles américains à longue portée. D’autres suivront, mais selon le New York Times, qui cite des sources gouvernementales, des problèmes logistiques pourraient reporter à septembre la livraison d’importants systèmes tactiques et de missiles.

Lors de la 800e journée de campagne, les Russes entrent dans Arkhangelske, avançant vers Karlynove pour pénétrer au cœur de Donetsk. Les troupes moscovites ont frappé le dépôt pétrolier de Balovne (Mykolaïv) qui approvisionne Kiev en carburant.
Au même moment, l’AIEA affirme pour sa part avoir entendu plus de 100 détonations à proximité de la centrale électrique de Zaporizhia.

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