Cité du Vatican : le Pape lit l’intégralité de l’homélie lors de la Veillée pascale

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(Paris, 30 mars 2024). Après son absence du Chemin de Croix hier soir, le Saint-Père, fatigué, est apparu à Saint-Pierre pour la célébration du Samedi Saint.

Après son forfait d’hier soir au Chemin de Croix du Colisée, le Pape François est apparu aujourd’hui dans la Basilique Saint-Pierre pour présider la Veillée Pascale. Il s’agit de la célébration la plus importante de l’année liturgique pour l’Église catholique. Hier, le Bureau de Presse du Saint-Siège, faisant savoir tard dans la soirée que le Souverain Pontife, âgé de plus de quatre-vingts ans, ne pourrait pas se rendre sur le Palatin pour participer au traditionnel Chemin de Croix avec les méditations écrites de sa propre main, avait toutefois précisé que la décision avait été prise justement pour « préserver sa santé en vue de la Veillée ».

L’état de santé du Pape a fait couler beaucoup d’encre ces dernières heures, qui ont suivi son absence au Chemin de Croix. François avait pourtant participé hier après-midi à la célébration de la Passion du Seigneur dans la Basilique Saint-Pierre, bien qu’il soit apparu faible de voix et en fauteuil roulant. Aujourd’hui encore, le Pape a fait son entrée en fauteuil roulant et sa voix était très faible. Le Souverain Pontife a assisté à la bénédiction du feu et à la procession vers l’autel, avec le cierge pascal allumé devant six mille fidèles. Pour l’occasion, une homélie a été préparée commentant l’Évangile proclamé peu avant et que le Pape a lue. Le samedi saint est le jour de l’attente. Tout comme les méditations du Chemin de Croix, l’homélie d’aujourd’hui a également mis en valeur, entre autre, le rôle de la femme. Dans son homélie, le Souverain pontife a médité sur deux moments révélateurs de la joie de Pâques : celui des femmes, qui aux premières lueurs du jour se rendent au tombeau et se demandent avec angoisse «qui roulera la pierre» ; puis, celui où «levant les yeux, elles voient que la pierre a déjà été roulée».

D’abord, face à la grosse pierre derrière laquelle gît le Prince de la paix «obstacle insurmontable», «point final de l’espérance» des trois femmes, le Pape a évoqué «la pierre tombale» parfois lourdement placée à l’entrée de nos cœurs. «Elle étouffe la vie, éteint la confiance, nous emprisonne dans le tombeau des peurs et de l’amertume, bloquant le chemin vers la joie et l’espérance».

Pour le Souverain Pontife, «ces pierres de la mort» se manifestent dans les souffrances et dans la mort d’êtres chers ; dans les échecs et les peurs qui empêchent d’accomplir le bien ; dans toutes les fermetures qui freinent les élans de générosité et ne permettent pas de s’ouvrir à l’amour ; «dans les murs de caoutchouc de l’égoïsme et de l’indifférence» qui refusent l’engagement à construire des villes et des sociétés plus justes et à taille humaine ; dans toutes les aspirations à la paix, brisées par la cruauté de la haine et la férocité de la guerre. Chacune de ces situations appelle cette angoisse : qui roulera la pierre du tombeau ?

Mais le Pape rappelle que ces femmes qui avaient les ténèbres dans le cœur témoignent d’une chose extraordinaire : «en levant les yeux, elles ont vu que la pierre avait déjà été roulée, alors qu’elle était très grande». «Voilà la Pâque du Christ, voici la force de Dieu : la victoire de la vie sur la mort, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, la renaissance de l’espérance dans les décombres de l’échec», a poursuivi le Successeur de Pierre, exhortant à lever les yeux vers ce Dieu de l’impossible «qui a roulé pour toujours la pierre et commencé à ouvrir nos tombeaux, pour que l’espérance n’ait pas de fin».

«Levons nos yeux vers Jésus», a souhaité le Pape François, assurant qu’une brèche de lumière infinie est ouverte pour chacun grâce à Christ. «Ressuscité par le Père dans sa chair, dans notre chair, par la force de l’Esprit Saint, il a ouvert une page nouvelle pour le genre humain». François a lu toute l’homélie, s’interrompant plusieurs fois à cause de la toux.

Après la Veillée pascale, François est attendu demain matin dans la basilique Saint-Pierre pour la messe pascale et apparaîtra ensuite depuis la loggia centrale pour donner la traditionnelle bénédiction «Urbi et Orbi». L’agenda chargé de la Semaine Sainte se terminera ensuite avec le «Regina Cæli» le lundi de Pâques (le Pape François, à Pâques, ne récite plus la prière mariale de l’Angélus, qui est intégralement remplacée par celle du Regina Cæli : Regina Cæli, laetare, alléluia).