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Les accords avec l’Ukraine. Après Paris, Londres et Berlin, c’est désormais au tour de Rome

(Paris, Rome, 18 février 2024). A une semaine du deuxième anniversaire de l’invasion russe, il manque peu de détails sur l’accord bilatéral de sécurité entre Kiev et Rome. Pendant ce temps, Antonio Tajani annonce l’arrivée du huitième plan d’aide et signe un accord pour soutenir le secteur de l’énergie

Il ne reste plus que les derniers détails à régler et l’Italie, tout comme la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, signera un accord de sécurité à long terme avec l’Ukraine. Cela ne saurait tarder, affirment des sources diplomatiques, sans fournir de précisions sur les dates possibles. Qui sait, l’annonce pourrait intervenir dans exactement une semaine, le samedi 24 février, jour du deuxième anniversaire du début de l’agression russe contre l’Ukraine. Ce jour-là, la Première ministre Giorgia Meloni, a convoqué une réunion des dirigeants du G7, un forum présidé cette année par l’Italie, tel que rapporté par «Formiche.net».

La première réunion entre responsables italiens et ukrainiens pour l’accord bilatéral a eu lieu le 28 novembre. Comme nous l’avons déjà mentionné, le point de départ est la déclaration des dirigeants du G7 signée à Vilnius, en Lituanie, en marge du sommet de l’OTAN en juillet dernier.

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Il s’agit d’un document sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine, qui permettra d’éviter qu’une invasion russe ne se produise avant que le pays attaqué ne rejoigne l’OTAN.

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Le Royaume-Uni de Rishi Sunak a ouvert la voie en janvier. Hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu à Paris et à Berlin pour signer des accords avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, il a déclaré : « Nous pouvons reprendre notre terre. Et [Vladimir] Poutine peut perdre. Cela s’est déjà produit plus d’une fois sur le champ de bataille », a tenu à rappeler le président ukrainien quelques heures après la chute d’Avdiivka, dans la région de Donetsk, et alors que l’aide occidentale, à commencer par l’aide américaine (dont les Républicains à la Chambre des représentants prennent le paquet en otage en demandant à l’administration Biden de se concentrer sur la frontière avec le Mexique), est en net ralentissement pour ​​atteindre Kiev.

Les accords signés avec Paris et Berlin, a déclaré Zelensky à l’Elysée, ne constituent pas « une alternative » au soutien de Washington, mais, au contraire, donnent « une impulsion aux Etats-Unis ».

L’Allemagne et l’Ukraine ont convenu qu’en cas d’attaque russe future, chaque partie pourrait demander des consultations et que les prochaines étapes seraient décidées dans les 24 heures. Si l’Allemagne juge nécessaire d’intervenir, elle fournira à l’Ukraine « une assistance sécuritaire rapide et soutenue, dans les domaines de l’équipement militaire moderne, si nécessaire, ainsi qu’une assistance économique », selon l’accord, qui est valable pour dix ans. En outre, Berlin et Kiev ont convenu de continuer à œuvrer pour garantir que les coûts de cette agression pour la Russie continuent d’augmenter, notamment par le biais de sanctions et de contrôles à l’exportation.

L’accord avec la France définit cependant un cadre pour une aide humanitaire et financière à long terme, un soutien à la reconstruction et une assistance militaire. Toutefois, il ne prévoit pas d’engagements financiers spécifiques sur la fourniture d’armes, en raison de l’approbation parlementaire nécessaire. Paris s’est en tout cas engagé à fournir « jusqu’à 3 milliards d’euros » d’aide militaire « supplémentaire » à Kiev en 2024, après une aide estimée à 1,7 milliard en 2022 et 2,1 milliards en 2023.

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L’accord italien devrait ressembler davantage à l’accord français qu’à l’accord allemand. Entre-temps, Antonio Tajani, vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, a réitéré le soutien de l’Italie et du G7 à l’Ukraine et a annoncé que le huitième programme d’aide italien « serait en Ukraine ces jours-ci ». En outre, il a signé un accord avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement pour un prêt de 200 millions d’euros (dont 100 millions provenant des ressources du Fonds renouvelable de coopération au développement, géré par la «Cassa depositi e prestiti*»,) en faveur d’Ukrhydroenergo, la principale société hydroélectrique ukrainienne.
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*La Cassa Depositi e Prestiti S.p.A. est un organisme public italien contrôlé à 82,77 % par le Ministère de l’Économie et des Finances italien et à 15,93 % par diverses fondations bancaires italiennes.

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