La double mission de Tajani au Moyen-Orient, le Hezbollah hors du Liban et la pression morale sur Netanyahu

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(Paris, Rome, 26 janvier 2024). Les escales à Jérusalem et Ramallah, après Beyrouth, assouplissent l’engagement du gouvernement italien : l’Italie est prête à construire un hôpital de campagne à l’intérieur de la bande de Gaza ou à proximité du terminal de Rafah et disponible pour convaincre Netanyahu que la solution à deux États est la seule utile

D’une part, la demande israélienne de soutien pour « expulser le Hezbollah du sud du Liban », de l’autre, la nécessité pour l’Italie de convaincre Benyamin Netanyahu que la solution à deux États est la seule utile pour Israël. La deuxième journée du ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani au Moyen-Orient est riche non seulement en rencontres et en réflexions, mais aussi en actions concrètes dans l’immédiat, conscient que l’Italie continuera certainement à être un acteur de solidarité et d’aide humanitaire, mais aussi un acteur proactif pour parvenir à la fin de la guerre, écrit Francesco De Palo dans «Formiche».

Double piste

Les visites dans ce segment particulier du Moyen-Orient se déroulent sur deux axes. Tout d’abord, la demande de son homologue israélien Israel Katz d’intervenir auprès du gouvernement libanais « pour expulser le Hezbollah du sud du Liban, faute de quoi le Liban subira un coup dévastateur dont il ne se remettra pas ». Le chef de la diplomatie israélienne a rencontré Tajani à Jérusalem, le qualifiant de « véritable ami d’Israël ». D’autre part, Tajani reste sur l’idée qu’il est nécessaire de continuer à parler « pour tenter de convaincre les adversaires de se rencontrer, de discuter et de trouver une solution commune ». En ce sens, le rôle de Rome est déterminé, notamment pour coopérer avec les pays de l’UE.

« Même au sein du G7, nous insisterons sur le fait que la solution à deux peuples, deux États peut être réalisée pour apporter la paix aux peuples israélien et palestinien », a-t-il précisé. La coïncidence avec les célébrations du souvenir de l’Holocauste l’a également amené à se rendre à Yad Vashem « pour rappeler l’engagement de l’Italie contre l’antisémitisme ». Mais ce n’est pas tout, car la position du vice-Premier ministre s’est insinuée dans les détails du dossier, comme lorsqu’il a expliqué que les Forces de défense israéliennes (FDI) doivent prêter la plus grande attention lors des échanges de tirs avec le Hezbollah, afin de ne pas toucher les unités italiennes (engagées au sein de la FINUL) ni l’armée libanaise.

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« Ces recommandations représentent un pas en avant vers la stabilité pour créer une frontière sécurisée et restaurer la sécurité des populations ».

L’engagement italien

Entre-temps, l’engagement italien se concrétise avec la volonté de construire un hôpital de campagne à l’intérieur de la bande de Gaza ou près du terminal de Rafah, avec l’aide des Egyptiens. Il ne faut pas oublier que le navire Vulcano est amarré en Égypte, à quelques kilomètres de Gaza, où l’Italie soigne des enfants palestiniens blessés et où des médecins et pédiatres italiens font de même aux Émirats arabes unis.

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Antonio Tajani explique que l’Italie s’efforce également à soigner 100 enfants blessés dans les hôpitaux italiens, démontrant ainsi tous ses efforts pour que l’action humanitaire ne fasse pas défaut en ces moments aussi complexes pour les populations concernées.

La rencontre avec le président de l’Autorité nationale palestinienne (ALP), Mahmoud Abbas (Abou Mazen), à Ramallah, doit être lue dans ce sens. Tajani a été le premier ministre des Affaires étrangères de l’UE à s’entretenir en personne avec Abbas après l’attaque du Hamas le 7 octobre. Il a également rencontré son homologue de l’Autorité palestinienne Riyad al-Maliki à Ramallah, immédiatement après Abou Mazen.

De Gaza à la mer Rouge

Mais l’attention se porte également sur la crise de la mer Rouge, qui affecte les chaînes d’approvisionnement et d’exportation d’un pays comme l’Italie. Un passage que Tajani a une fois de plus clarifié en soulignant le fait que la nouvelle mission vise à garantir la liberté du transport maritime depuis le détroit de Suez jusqu’au détroit d’Ormuz.

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« Notre devoir est de protéger ces navires avec des bâtiments de guerre de la marine qui sont également prêts à utiliser des armes en cas d’attaque de drones ou de missiles par d’autres navires qui pourraient mettre en péril notre marine marchande ».