(Rome, Paris, 04 janvier 2024). Au lendemain de l’assassinat à Beyrouth du numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, la tension continue de monter au Moyen-Orient. L’Egypte décide de geler sa participation à la médiation entre Israël et les factions palestiniennes tandis que des grèves et des manifestations ont lieu en Cisjordanie, région dont est originaire Al-Arouri. Mais tous les regards étaient tournés vers le discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le numéro un du « Parti de Dieu » libanais pro-iranien a déclaré que ce qui s’est passé hier à Beyrouth était une « agression israélienne flagrante » et « un crime qui ne restera pas impuni », bien que l’Etat hébreu n’ait jamais revendiqué la responsabilité de cet acte, tel que rapporté par «Il Tempo».
Nasrallah s’en est pris frontalement à Israël, soulignant « l’échec total » de son offensive et l’effondrement de son image dans le monde, tandis que celle de la résistance palestinienne « s’est renforcée », le Hamas « bénéficiant du plus haut niveau de soutien de son histoire ». Quant aux événements survenus le 7 octobre, Nasrallah a réitéré qu’il n’en avait pas eu connaissance à l’avance, car les organisations « opèrent indépendamment les unes des autres, en fonction de leurs propres intérêts et de ceux de leurs peuples ». Cela ne signifie pas pour autant que les chiites libanais s’en sont « distancés ». Nasrallah a ensuite mis en garde Israël contre d’éventuelles opérations de grande envergure au Liban. « Notre résistance est plus préparée que jamais, a-t-il déclaré, s’ils envisagent de déclencher une guerre contre le Liban, ils le regretteront. Notre combat sera sans frontières et sans règles. Nous n’avons pas peur de la guerre ».
L’armée israélienne a répondu en se disant « prête » également sur le front nord mais la priorité reste « la lutte contre le Hamas » dans la bande de Gaza où, selon les autorités locales, le bilan s’élève à 22.300 morts. Depuis trois mois, le Hezbollah et Israël s’affrontent mais dans des limites qui semblent communément admises de part et d’autre. Sitôt l’«élimination» du numéro deux du Hamas mardi, les porte-parole israéliens se sont abstenus de déclarer que le Hezbollah et le Liban étaient visés, affirmant que seul le Hamas était l’ennemi de l’État hébreu.
La tension ne retombe pas non plus en mer Rouge, où les rebelles yéménites Houthis ont annoncé avoir attaqué un autre navire marchand en route vers les ports israéliens. La coalition internationale « anti-Houthi », dirigée par les États-Unis et dont l’Italie fait également partie, a répondu en appelant à « la fin immédiate des attaques illégales », avertissant les rebelles yéménites qu’ils devaient « assumer la responsabilité des conséquences s’ils continuent de menacer des vies humaines, l’économie mondiale et la libre circulation du commerce dans les voies navigables critiques de la région.