(Rome, Paris, 17.12.2023). Le président russe a déclaré que plusieurs unités militaires seront déployées à la frontière avec la Finlande, mais que Moscou n’avait aucun intérêt à entrer en guerre avec l’Alliance atlantique
La Russie prend des mesures pour contrer les initiatives de la Finlande et des États-Unis. Le président Vladimir Poutine a annoncé dans une interview accordée à «Rossiya-1» que l’armée russe allait créer le «district militaire de Leningrad», où seront déployées plusieurs unités militaires en réponse à l’adhésion du pays scandinave à l’OTAN. Le dirigeant du Kremlin a également souligné que «tous les différends avec la Finlande, y compris ceux de nature territoriale, ont été réglés au XXe siècle» et qu’il n’y avait eu aucun problème avec Helsinki avant son entrée dans l’Alliance atlantique, «mais désormais il y en aura, parce qu’ils ont entraîné la Finlande dans l’OTAN», comme le rapporte le quotidien «Il Giornale».
Le président de la Fédération a toutefois souligné que la Russie n’a «aucun intérêt géopolitique, économique, politique ou militaire» à lutter contre les nations du bloc dirigé par les Etats-Unis. «Nous n’avons pas de revendications territoriales l’un contre l’autre, nous ne souhaitons pas ruiner nos relations avec eux. Nous souhaitons développer nos relations», a ajouté Poutine, qualifiant d’«absurdes» les affirmations du président américain Biden selon lesquelles Moscou déclarerait la guerre à l’OTAN en cas de victoire en Ukraine.
La référence à l’un des principaux thèmes de propagande du Kremlin était inévitable au cours de l’interview. Le tsar a en effet admis qu’il avait été «naïf» au cours des premières années de son mandat en ce qui concerne les relations avec l’Occident, qui souhaitait démembrer la Russie et l’assujettir. Le Tsar a également déclaré que l’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, Zbigniew Brezinski, avait un plan visant à «diviser la Russie en cinq parties et à exploiter ses ressources». Ce plan diabolique et insaisissable a échoué, comme Poutine l’a souvent souligné dans des interviews et des déclarations au cours des derniers mois, et «l’Occident devra trouver un terrain d’entente avec la Russie, car la Russie doit être prise en compte», dit-il.
Un adoucissement de ton donc de la part du président qui, tout en maintenant une rhétorique anti-OTAN, a ouvert la possibilité d’un rétablissement des relations entre son pays et le front dirigé par les Etats-Unis, à l’heure où la Russie est en position de force.
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En effet, la situation de guerre en Ukraine est en train de se détériorer pour Kiev. Le Congrès de Washington n’est pas encore parvenu à un accord sur une nouvelle aide militaire et les arsenaux des États européens se vident de plus en plus. À cela s’ajoutent également les désaccords internes entre le Président Zelensky et les chefs militaires. 2024 pourrait être l’année décisive pour le conflit et il est possible que Moscou prépare déjà le terrain diplomatique pour l’après-guerre.