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Israël rappelle les négociateurs de Doha et les raids dans la bande de Gaza reprennent. Macron: «il faudra 10 ans pour éliminer le Hamas»

(Paris, Rome, 03.12.2023). Raids sur Khan Younes, au sud de la bande de Gaza : un ordre d’évacuation en arabe. Le chef du Mossad rappelle les négociateurs de Doha en raison de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations. Manifestations devant la maison de Netanyahu

Après quelques jours de trêve (et d’échange d’otages et de prisonniers), les négociations entre Israël et le Hamas sont au point mort et n’avancent même pas d’un pouce. C’est pour cette raison que les hommes du Mossad engagés dans des négociations épuisantes à Doha (Qatar) ont reçu l’ordre de rentrer chez eux : « Au vu de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations, sur instructions du Premier ministre Benyamin Netanyahou, le chef du Mossad David Barnea a ordonné à son équipe de rentrer ». L’accusation portée contre le Hamas est très sévère : « Il n’a pas rempli sa part de l’accord, qui prévoyait la libération des femmes et des enfants selon une liste transmise au Hamas et approuvée par cette organisation », écrit Orlando Sacchelli dans le quotidien «Il Giornale».

Les États-Unis exercent une forte pression sur le gouvernement israélien pour qu’il change sa stratégie. Pour la Maison Blanche, les nouvelles opérations devraient tout faire pour éviter la perte de nombreux civils, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Israël se serait durci, comme l’observe le Washington Post, même s’il reste à savoir si Biden insistera sur cette ligne, en prenant de plus en plus ses distances. Malgré le changement de message et de ton, des observateurs extérieurs et des experts du Moyen-Orient affirment qu’il n’est pas certain que l’administration Biden soit prête à prendre ses distances ou à rompre avec Israël si Tel Aviv rejette les exhortations américaines et se lance dans une nouvelle campagne aérienne dévastatrice.

L’objectif de « destruction totale du Hamas » doit être « clarifié » par Israël, a déclaré depuis Dubaï le président français Emmanuel Macron, car il risque de générer « dix ans » de guerre. « La destruction totale du Hamas, qu’est-ce que c’est ? Quelqu’un pense que c’est possible ? Si c’est le cas, la guerre durera dix ans et je pense que personne ne sait comment définir sérieusement cet objectif. Cet objectif doit donc être clarifié ». Le chef de l’Elysée a ensuite souligné que « la bonne lutte contre le terrorisme n’est pas un bombardement systématique et permanent ».

La tension en Israël est palpable. Six personnes se sont retrouvées en prison alors qu’elles manifestaient devant la maison du Premier ministre à Césarée, une ville côtière au nord de Tel-Aviv. Les manifestants, comme l’écrit le « Times of Israel », appellent Netanyahu à démissionner après les échecs qui ont conduit à l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre. Dans une vidéo, on peut voir plusieurs manifestants se tenir sur les dunes de sable, près de la maison du premier ministre, avant l’arrivée des policiers.

La nuit dernière, d’intenses bombardements ont eu lieu à Khan Younes, au sud de la bande de Gaza, avec des actions concentrées, depuis la terre, la mer et l’air : l’armée de l’air a frappé certains bâtiments de la ville, l’artillerie a tiré vers la zone agricole de Karara, tandis que la marine a tiré sur des cibles sur la côte. Des ordres d’évacuation ont été émis en arabe pour les habitants de certaines zones de Khan Younes et Deir el-Ballah. Les indications sont d’aller vers le sud en direction les dunes de Mouassi et vers Rafah.

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