Libye: affrontements entre factions à Tripoli, l’aéroport évacué

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Deux personnes ont été tuées et trente autres blessées, mais le bilan des combats entre les deux groupes armés les plus influents de la capitale est encore provisoire. La mission de l’ONU en Libye a déclaré dans un communiqué qu’elle « suivait ces événements avec inquiétude »

Deux personnes ont été tuées en Libye dans la nuit lors de violents affrontements entre deux groupes armés influents près de Tripoli. Les affrontements ont entraîné la suspension des vols et l’évacuation des avions dans le seul aéroport civil de la capitale. Les combats ont opposé la « Brigade 444 » à la « Force Al-Radaa (en arabe : الردع)» dans plusieurs zones de la banlieue est de Tripoli, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur qui a requis l’anonymat, rapporte l’agence italienne «AGI».

Une source médicale annonce un premier bilan de deux morts et plus de 30 blessés. Il s’agit de deux groupes les plus influents à Tripoli, où siège l’un des deux gouvernements en lice pour le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération des groupes armés et des alliances mouvantes. « Les tensions ont commencé » avec l’annonce de « l’arrestation par al-Radaa du chef de la brigade 444 », a déclaré l’officier, ajoutant que « les forces sont toujours mobilisées et l’accès à l’aéroport de Mitiga a été fermé ».

La mission de l’ONU en Libye, a déclaré dans un communiqué qu’elle « suivait avec inquiétude » ces événements et « leur impact sur les civils », appelant à « une désescalade immédiate », au « dialogue » et à « préserver les progrès réalisés en termes de sécurité au cours des dernières années ». Selon les médias locaux, des véhicules blindés et des camionnettes armées ont été déployés lundi soir dans plusieurs zones à l’est et au sud de Tripoli après l’arrestation du chef de la 444e Brigade, Mahmoud Hamza, à l’aéroport de Mitiga, situé dans une zone contrôlée par al- Radaa. Des tirs, notamment d’armes lourdes, ont éclaté à Aïn Zara (sud-est de Tripoli) avant de se propager à d’autres zones proches de l’aéroport et de l’université de Tripoli. Les autorités de Mitiga ont suspendu le trafic et détourné les vols vers Misrata, 200 km plus à l’est, évacuant également les avions stationnés sur la piste. La brigade 444 dépend du ministère de la Défense et est considérée comme le groupe armé le plus discipliné des groupes de l’ouest de la Libye.

Elle contrôle notamment la banlieue sud de Tripoli mais aussi les villes de Tarhouna et Bani Walid, sécurisant les routes reliant la capitale au sud du pays. La Force al-Radaa est une puissante milice qui fait office de police à Tripoli et arrête à la fois les djihadistes et les criminels de droit commun. Elle se présente comme un organe de sécurité indépendant des ministères de l’intérieur et de la défense et contrôle le centre et l’est de Tripoli, la base aérienne de Mitiga, l’aéroport civil ainsi qu’une prison. Fin mai, les affrontements entre les deux groupes, même dans les rues bondées du centre de Tripoli, avaient fait des blessés légers. En juillet et août 2022, des affrontements entre al-Radaa et d’autres groupes armés ont fait une cinquantaine de morts à Tripoli.
Selon une toute dernière information révélée par une source locale, le Premier ministre Abdelhamid Dabaiba s’est mis d’accord avec les « notables » de la capitale Tripoli, pour remettre le commandant de la 444e brigade, Mahmoud Hamza, à une partie neutre.
Le dernier bilan fourni par l’hôpital de Tripoli, fait état de six personnes tuées et 29 autres blessées à la suite de ces affrontements en cours dans la capitale libyenne.