L’autorité de régulation des médias du Burkina Faso a décidé de suspendre la chaîne française d’information en continu LCI pendant trois mois, après les propos, d’une journaliste concernant la situation liée aux violences djihadistes et qualifiés de «fausses informations».
«Les programmes de la télévision LCI sont suspendus pour une durée de trois mois au Burkina Faso sur les bouquets de tout distributeur de services audiovisuels à péage, à compter de la notification de la présente décision», indique le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans un communiqué publié jeudi 29 juin.
Dans un rapport publié jeudi, Human Rights Watch recense trois incidents depuis février dernier dans la province de Séno (région du Sahel, dans le Nord-Est du pays), au cours desquels au moins 9 hommes ont été sommairement exécutés par les forces armées, et 18 autres victimes de disparition forcée. Selon Illaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel pour HRW, ce n’est pas la première fois que de telles exactions à l’encontre de civils sont documentées, mais les cas se multiplient alors que le conflit s’intensifie au Burkina Faso.
« Les cas que nous avons documenté ne représentent qu’une petite fraction des exactions commises par les soldats burkinabè au cours de la dernière année. C’est un peu la pointe de l’iceberg, surtout pour ce qui concerne les cas de disparition forcés, parce que nous savons qu’il y a des milliers de personnes qui sont aujourd’hui portées disparues après avoir été arrêtées par les forces de sécurité et dont les parents n’ont aucune nouvelle. Nous avons envoyé deux lettres au gouvernement burkinabé détaillant les conclusions de nos enquêtes, mais nous n’avons pas reçu de réponse. Nous restons quand même ouverts au dialogue avec les autorités, mais je pense que le fait que les autorités n’ont pas répondu, témoigne de l’intérêt qu’elles ont à faire la lumière sur des cas des graves abus et aussi d’amener les auteurs de ces crimes à rendre des comptes ».
(Radio France Internationale)