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La France dans le chaos. Emmanuel Macron aux parents: «gardez vos enfants à la maison»

(Rome, 30.06.2023). Les hypothèses d’instauration de l’état d’urgence et d’un couvre-feu ont été réclamées par plusieurs responsables politiques français après la troisième nuit de violences qui a secoué le pays. Le président Macron lance un appel aux parents : «Un tiers des interpellés sont très jeunes»

Ce qui n’était au départ qu’une simple manifestation, mais qui s’est orientée dangereusement vers une sorte de guérilla urbaine. Une nouvelle nuit de violences s’est écoulée en France, la troisième depuis la mort du jeune Nahel, survenue mardi dernier à Nanterre. Emmanuel Macron a été contraint de quitter prématurément le sommet européen de Bruxelles, et sans donner son habituelle conférence de presse. Le président français présidera la réunion de la cellule interministérielle de crise où seront décidées les prochaines étapes visant à rétablir l’ordre dans le pays. Diverses hypothèses sont émises, dont l’instauration d’un état d’urgence et d’un couvre-feu, rapporte le quotidien «Il Giornale».

La France dans le chaos

L’Elysée a annoncé que M. Macron écouterait les propositions de la Première ministre et du ministre de l’Intérieur. Il est prêt à adapter le dispositif de maintien l’ordre. Concrètement, l’état d’urgence et le couvre-feu ont été réclamés par différents responsables politiques après la troisième nuit de violence qui a donné lieu à des centaines d’arrestations, des dégradations de bâtiments institutionnels et des blessés parmi les forces de l’ordre.

Le Rassemblement national de Marine Le Pen, a demandé (conformément à sa manière d’être, Ndlr) l’instauration de l’état d’urgence et un couvre-feu dans les quartiers qui sont le théâtre d’affrontements et de pillages. Ces dernières heures, le gouvernement avait exclu «pour l’instant» cette solution, qui était aussi demandée par le président des Républicains, Eric Ciotti, et par le polémiste d’extrême droite, Eric Zemmour.

La situation est désormais critique. Environ 249 policiers et gendarmes ont été légèrement blessés lors des violences dans plusieurs villes de France. La police a également procédé à 667 interpellations, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. «Toutes les hypothèses», y compris l’instauration de l’état d’urgence, sont envisagées par l’exécutif pour «le retour de l’ordre républicain», a déclaré, sans surprise, la Première ministre Elisabeth Borne.

Pendant ce temps, «Ile-de-France Mobilités», le Syndicat des transports d’Île-de-France (IDFM) a annoncé que tous les bus et autres transports en commun de la région Ile de France (où se trouve la capitale française, Paris) cesseront de fonctionner à 21h00 tous les soirs jusqu’à nouvel ordre. La mesure a été décidée «pour la sécurité des agents et celles des passagers», précise IDFM.

Les paroles d’Emmanuel Macron

Le Président Macron a condamné «avec la plus grande fermeté tous ceux qui utilisent cette situation et ce moment pour tenter de semer le désordre et s’en prendre à nos institutions». «Dans ce contexte, nous demandons à tous les parents de prendre leurs responsabilités, le contexte que nous connaissons est le fait de groupes organisés et équipés mais aussi de nombreux jeunes. Un tiers des interpellés sont jeunes ou très jeunes et il est de la responsabilité des parents de les garder à la maison, j’en appelle au sens des responsabilités des familles », a insisté le président français.

«Les plateformes et les réseaux jouent des rôles très importants», a-t-il ajouté, citant TikTok et Snapchat. «Des demandes seront faites pour obtenir l’identité de ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour appeler au désordre. Nous prendrons différentes mesures dans les prochaines heures», a conclu le Président français.

Troisième nuit de violence

Plusieurs villes de la banlieue parisienne, notamment dans le nord, dans le département de la Seine-Saint-Denis, ont été prises d’assaut. A Noisy-le-Grand, des affrontements ont eu lieu entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre. Le commissariat de Saint-Denis a été la cible d’une attaque, tout comme celui de Stains tout proche. Des incendies se sont également déclarés à Rosny-sous-Bois, dans le même Département.

Charles Aslangul, maire de Bry-sur-Marne, a dénoncé une attaque aux cocktails Molotov et aux fusées artisanales contre les locaux de la police municipale, suivie d’incendies et de pillages. Le commissariat d’Alfortville a également été attaqué par une trentaine de personnes. A Nantes, dans l’ouest de la France, un véhicule a foncé contre un supermarché, brisant le volet et déclenchant des pillages. Des roquettes ont également été tirées sur des bus à Grenoble, dans le sud-est de la France, les chauffeurs de bus refusant de poursuivre le service.

Des cocktails Molotov ont été également tirés contre un commissariat de police à Pau, dans les Pyrénées. Les pompiers de Paris et de la région Ile-de-France ont appelé sur Twitter à ne pas encombrer leurs lignes téléphoniques en raison du nombre élevé d’appels d’urgence reçus en ces heures. A Nanterre, épicentre des affrontements, un véhicule blindé de la brigade anti-émeute a été déployé. A Tour, Avignon, Nantes et Toulouse les hommes des services spéciaux du GIGN sont entrés en action.

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