Ukraine: le barrage est entièrement détruit, Kherson sous 3 mètres d’eau

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(Rome, Paris, 07.06.2023). Les évacuations se poursuivent sans relâche dans le sud du pays à bord des bus et des trains, mais 25.000 personnes se trouvent dans une zone sous contrôle russe. Il existe un risque de désertification dans les campagnes du sud. Zelensky : « il s’agit d’une bombe de destruction massive de l’environnement »

Dans le sud de l’Ukraine, le niveau d’eau de la ville de Nova Kakhovka, qui a été inondée hier par la destruction d’un barrage voisin, a commencé à baisser, comme le revendique l’administration russe de la ville sur Telegram, rapporte Nuccia Bianchini de l’agence italienne «AGI». « Le niveau d’eau dans les rues qui étaient auparavant inondées, à Nova Kakhovka, a commencé à baisser ».

Pendant ce temps, les évacuations se poursuivent sans relâche dans le sud de l’Ukraine, où de nombreuses localités situées le long du Dniepr, qui est également la ligne de front, sont inondées. Des dizaines de milliers de civils sont menacés par la montée des eaux des deux côtés du fleuve ; tandis que sur le plan environnemental, la catastrophe risque de priver d’irrigation le delta du Dniepr, l’une des zones agricoles les plus fertiles du pays. Selon Kiev, les champs du sud de l’Ukraine pourraient se transformer en un désert l’année prochaine.

« La situation la plus difficile se produit dans le quartier Korabelny de la ville de Kherson. Jusqu’à présent, le niveau de l’eau a monté de 3,5 mètres, plus de 1.000 maisons sont inondées », a dénoncé dans un communiqué le chef adjoint du cabinet de la présidence ukrainienne, Oleksii Kouléba. Les évacuations se poursuivront aujourd’hui, et dans les jours à venir, par des bus et des trains. « Plus de 40.000 personnes risquent de se retrouver dans des zones inondées. Les autorités ukrainiennes en évacuent plus de 17.000, mais malheureusement plus de 25.000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe », a indiqué le procureur général ukrainien Andrii Kostin.

Les autorités installées par les Russes dans les régions occupées ont déclaré avoir entamé l’évacuation de la population de trois localités, mobilisant ainsi une cinquantaine de bus ; et qu’à Nova Kakhovka, le niveau d’eau de la ville commence à baisser.

Pendant ce temps, les troupes russes ont bombardé la région de Kherson à plusieurs reprises hier, tuant une personne et blessant une autre. Cela a été rapporté par le gouverneur ukrainien de la région, Oleksandr Prokudin.

Zelensky : « C’est une bombe de destruction massive de l’environnement »

Le président ukrainien, Volodìmir Zelenski, a qualifié la destruction du barrage sur le fleuve Dniepr, près de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, d’«écocide» et de «bombe de destruction massive de l’environnement» ; et a confirmé que Kiev avait déjà dénoncé la Russie pour ces faits devant la justice internationale.

La destruction de la centrale hydroélectrique a provoqué le déversement d’au moins 150 tonnes d’huile hydraulique dans le fleuve ; et selon les autorités ukrainiennes, le polluant s’écoule « à grande vitesse » par le cours du fleuve vers la mer Noire.

« La destruction délibérée du barrage et d’autres infrastructures de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka aux mains des occupants russes est une bombe environnementale de destruction massive ». Le président ukrainien a également assuré que « le procureur général (ukrainien) a déjà demandé au procureur de la Cour pénale internationale d’impliquer la justice internationale dans l’enquête sur l’explosion du barrage ».

Sur les conséquences de la catastrophe, qui a inondé Kherson, mais aussi des dizaines de villages des deux rives du fleuve et contraint l’évacuation de milliers de personnes de la zone, Zelensky a souligné les problèmes d’approvisionnement en eau potable que l’inondation pourrait causer à plusieurs régions du sud et du sud-est de l’Ukraine. Le texte du discours du président est disponible sur le site web de la présidence ukrainienne.