(Rome, Paris, 05.05.2023). Les attaques menées par des miliciens au Cameroun se rapprochent dangereusement de Douala. Des séparatistes ou des djihadistes de l’ISWAP/Boko Haram ont pris pour cible des postes militaires à Matouke. Ils n’avaient jamais frappé d’aussi près la capitale économique du pays
Un groupe de djihadistes a attaqué ces derniers jours des postes militaires au Cameroun non loin de Douala, la capitale économique du pays africain, comme le rapporte VoA (le service francophone de Voice of America) cité par le quotidien «Difesa & Sicurezza». Au moins 15 miliciens ont frappé à Matouké, à une quarantaine de kilomètres de la ville, tuant au moins six personnes. Selon des sources locales, ce sont des séparatistes anglophones, cherchant à étendre leur influence depuis le Sud-Ouest et à accroître la pression sur le gouvernement central. En réalité, leur identité n’est toutefois pas confirmée avec certitude. Matouké borde la rivière Moungo dans la région du Littoral, donc en zone francophone, et fait face à Muyuka, de l’autre côté, en zone anglophone qui connaît, selon plusieurs sources, des velléités séparatistes violentes depuis octobre 2016.
En effet, il ne peut être exclu qu’ils soient des membres de l’ISWAP ou de Boko Haram, venant du Nigeria voisin. Dans les deux hypothèses, il s’agit d’un événement critique qu’il ne faut pas sous-estimer. C’est la première fois, en effet, que des groupes terroristes ou séparatistes attaquent si près de Douala, un centre stratégique pour la nation et pour tout le quadrant, grâce à son port, le plus grand de l’ensemble de l’Afrique centrale.