(Rome, Paris, Beyrouth, 17 avril 2023). « Il y a des moments exceptionnels qui marquent la mobilisation exceptionnelle pour une cause exceptionnelle, par des gens exceptionnels », résume une interlocutrice qui a participé hier, dimanche 16 avril, à ce temps fort organisé par le Comité de Jumelage de Jouy-En-Josas, au profit de la ville jumelle libanaise de Jeïta. Un autre participant se réjouit de cet « élan de solidarité et de l’amitié entre les peuples français et libanais qui se démarquent de la politique française qualifiée de « déboussolée ».
Ce dimanche 16 avril était mémorable à Jouy-En-Josas, (une ville située à quatre kilomètres au sud-est de Versailles et à 19 km au sud-ouest de Paris, dans le département des Yvelines en région Île-de-France). Cette petite bourgade est jumelée avec la ville libanaise de Jeïta (une ville située à 18 kilomètres au nord de Beyrouth) et se mobilise, depuis plusieurs années, pour soutenir la municipalité libanaise à faire face à la crise multidimensionnelle qui frappe le Liban, comme le précise régulièrement Madame Marie-Hélène Aubert, maire de Jouy-En-Josas. Son prédécesseur et actuel président du Comité de Jumelage, Monsieur Jacques Bellier, ainsi que tous les membres du Comité de Jumelage et de nombreux habitants, n’ont pas lésiné sur les moyens pour réussir la journée. En partenariat avec plusieurs associations franco-libanaises, ils ont proposé une conférence sur l’alphabet phénicien, suivie d’un défilé de costumes phéniciens portés par les étudiants libanais de la grande école HEC, puis d’un apéritif et d’un grand diner libanais. Deux musiciens libanais ont animé l’événement et fait vibrer le public. A tour de rôle, ils ont sublimé la conférence et le diner.
Cet élan de solidarité avec le Liban, qui fait suite au déjeuner organisé en janvier au profit de SESOBEL et d’autres événements du même type, atteste que l’amitié ancestrale entre les peuples français et libanais reste inébranlable, malgré les errements des élites des deux côtés. A la sortie du diner de Jouy-En-Josas, l’un des participants, un ancien élu d’une ville voisine, affirme avoir du mal à « redescendre de ce nuage » : « ce dimanche, nous avons réellement été transportés. Nous avons découvert l’Histoire de ce peuple phénicien inventeur de l’alphabet. Nous avons découvert une excellente cuisine, avec un menu minutieusement choisi et une sélection de vins libanais divins ». Mais, ajoute-t-il, « heureusement que le peuple français garde sa capacité de discernement et sa volonté de poursuivre, de développer et de renforcer ses relations ancestrales avec le Liban, au moment où la France officielle fait fausse route. Malheureusement, nos élites sont déboussolées et multiplient les erreurs… », conclue-t-il avec amertume.
Cet élan de solidarité, initié par le Département des Yvelines (Coopération internationale décentralisée), se traduit par la multiplication des jumelages entre des villes françaises et libanaises. Le dernier en date, dans ce département limitrophe de Paris, est celui de la ville de Plaisir. D’autres projets de partenariat sont portés par les associations franco-libanaises soucieuses de « populariser l’amitié très souvent cloitrée dans les hautes sphères politiques ».
« Le développement de l’amitié au niveau populaire permet d’infléchir la politique d’en haut quand celle-ci va à l’encontre de l’Histoire et des traditions de la France », précise l’un des convives.