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La bataille pour la défense de l’Ukraine entre dans une phase délicate

(Paris, Rome, 14.03.2023). La vigueur de la détermination ukrainienne se heurte à la pénurie de personnel et de munitions. Une enquête du Washington Post fait la lumière sur la situation au front. Nous sommes dans une phase très délicate du conflit, et pour Kiev, les alliés doivent redoubler d’effort

En résumé, le conflit en Ukraine oppose la qualité des forces de Kiev à la quantité de celles de Moscou. Une enquête du Washington Post, rapportée par le quotidien italien «Formiche», détaille comment une année de guerre a gravement compromis la valeur ajoutée ukrainienne, entre pertes d’hommes et pénurie de munitions.

Les chiffres des pertes militaires sont top secrets en Russie et en Ukraine, mais le journal américain estime que les défenseurs ont perdu 120.000 soldats et les envahisseurs 200.000, un total stupéfiant de 320.000 soldats morts ou blessés. Le fait à garder à l’esprit est que l’armée russe est beaucoup plus importante et que la population russe est environ trois fois plus nombreuse que celle de l’Ukraine.

A lire : Les troupes de Moscou ont subi 200.000 pertes en Ukraine

Comme mentionné, la force des armées de Kiev réside dans la qualité. La qualité des armements est certainement un élément important. Mais ceux qui se retrouvent tous les jours dans la boue d’une tranchée ou cachés dans un bâtiment en ruine savent bien que l’expérience du combattant est un facteur décisif. Et les soldats les plus expérimentés sont pour la plupart morts ou blessés.

Un commandant de bataillon de la 46th «Air Assault Brigade/Brigade d’assaut aérien» en sait quelque chose. Interrogé par le «Wa.Po.», le commandant Kupol (nom de guerre) parle de son unité. Composée de 500 soldats il y a un an, il a subi 100 morts et 400 blessés entraînant une rotation complète de ses membres. Les nouveaux arrivants entraînés pendant quelques mois, ont peu d’expérience du combat, n’ont jamais lancé de grenade et abandonnent souvent leur position sans tirer face à l’avancée de l’ennemi.

Bien entendu, il n’est pas dit que la situation sur le champ de bataille reflète exactement l’ensemble des forces armées ukrainiennes : on sait que Kiev entraîne des troupes qu’il n’envoie pas actuellement au front. Andriy Yermak, chef du bureau présidentiel ukrainien, a déclaré que l’état des forces ne diminuait pas son optimisme quant à une éventuelle contre-offensive. « Je ne pense pas que nous ayons épuisé notre potentiel. Dans toute guerre, il arrive un moment où de nouveaux effectifs doivent être formés.

Il ne s’agit pas de répandre le pessimisme pour le plaisir. Il s’agit d’alimenter un débat de la manière la plus objective et la plus réaliste possible pour faire comprendre à l’opinion publique occidentale ce qui se passe aux portes de l’Europe de l’Est. Il est évident qu’en pleine guerre, les dirigeants militaires et politiques doivent insuffler courage et espoir. Mais pour les dirigeants ukrainiens et les militaires au front, la question tourne essentiellement autour du soutien des américains et les alliés.

Le nombre de chars de combat promis par l’Occident (environ quatre-vingts) est souvent qualifié de « symbolique » par les officiers du front, sans parler de ceux qui se demandent si ces armements arriveront en temps utile sur le champ de bataille, souligne Matteo Turato dans le quotidien italien.

Le président Zelensky a déclaré lundi dans un communiqué que les combats dans l’est, y compris à Bakhmut, étaient « difficiles et intenses ». Toutefois, il a réitéré que la détermination à vaincre les forces russes demeurait, et que l’est du pays était le lieu où « nous nous battons pour l’avenir de tous les Ukrainiens ».

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