La chaîne de télévision dissidente «Iran International» ferme ses bureaux londoniens en raison de «menaces de mort contre ses journalistes»

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(Paris, Rome, 19.02.2023). Les autorités britanniques ont découvert que Téhéran avait lancé au moins 15 opérations clandestines pour assassiner ou kidnapper des membres de l’opposition considérés comme des « ennemis de l’Etat ». Pour le directeur de la chaine, il s’agit d’une «Grave atteinte à la liberté d’expression»

Les forces spéciales de la police de la capitale et des agents du contre-espionnage britannique ont découvert et déjoué un complot iranien visant des dissidents vivant en exil au Royaume-Uni. Les autorités ont indiqué que le régime de Téhéran avait lancé au moins 15 opérations clandestines pour assassiner ou kidnapper des membres de l’opposition à Londres considérés comme des « ennemis de l’Etat », a rapporté le quotidien italien «La Repubblica».

Scotland Yard et Mi5, le service de Renseignement intérieur, n’ont pas révélé l’identité des cibles, mais l’annonce fait suite à la décision d’«Iran International TV», une chaîne de télévision iranienne indépendante qui émet depuis l’Angleterre, et financée également par les Saoudiens, de fermer ses bureaux à Londres et de s’installer aux États-Unis, pour continuer d’émettre depuis Washington. « Je ne peux pas croire que nous soyons contraints de prendre une telle mesure », a déclaré Mahmoud Enayat, directeur de la chaîne de télévision, « malheureusement, nous ne sommes plus en mesure de garantir la sécurité de notre personnel en raison des menaces en provenance d’Iran. Un pays étranger a fait courir un tel danger aux résidents sur le sol britannique que nous avons dû déménager ». Selon lui, il ne s’agit «  pas seulement d’une menace contre notre télévision, mais contre le public britannique plus largement ». « Au-delà, c’est une attaque contre les valeurs de souveraineté, de sécurité et de liberté de parole que le Royaume-Uni a toujours choyé ». « Nous refusons d’être réduits au silence par ces menaces lâches », a indiqué la chaîne, qui revendique 30 millions de téléspectateurs parmi la population iranienne et la diaspora.

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Matt Jukes, responsable du contre-terrorisme à la police londonienne, a commenté dans le «Guardien» : « A la lumière de l’enquête en cours et suite à l’arrestation d’un homme ces derniers jours à Londres, malgré des mesures de sécurité extraordinaires, nous avons de sérieuses craintes quant à la sécurité des personnes qui travaillent dans cette entreprise ». L’automne dernier, Scotland Yard a stationné deux véhicules de policiers armés devant la rédaction d’Iran International TV, après une «menace grave» contre deux de ses journalistes. « Le conseil à la chaîne de télévision indépendante iranienne de se déplacer ailleurs n’a pas été donné d’une manière légère », note le chef du contre-terrorisme. « Le fait que certains journalistes soient confrontés à des menaces similaires sur le sol britannique est un défi que nous sommes déterminés à relever, et un signe des difficultés auxquelles les médias doivent faire face, venant de régimes hostiles et totalitaires ». Pour le directeur d’Iran International TV, il s’agit d’une «grave atteinte à la liberté d’expression».